Hans, 19 ans, mort étouffé à l’hôpital
Un traitement augmentant l’épilepsie avait été administré avant de ne plus le surveiller.
Publié le 15-06-2022 à 13h45 - Mis à jour le 15-06-2022 à 14h43
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Le centre hospitalier universitaire de Liège a été condamné à une amende de 15 000 euros devant le tribunal correctionnel de Liège pour l’homicide involontaire de l’un de ses patients, Hans, 19 ans, un jeune homme épileptique, mort étouffé dans son oreiller lors d’une hospitalisation.
Le tribunal vient de condamner le CHU à dédommager la famille du défunt.
Les faits sont dramatiques. Hans était épileptique depuis l’âge de neuf ans.
En neurologie, il a subi une "exploration vidéo EEG".
Cet examen devait se dérouler du 18 juin 2012 jusqu’au 22 juin en fin de journée. Son lit était en permanence filmé et le son enregistré. Un électroencéphalogramme était aussi enregistré durant toute l’hospitalisation.
La médication du jeune homme a été réduite pour favoriser les crises d’épilepsie.
Le jeune homme a été retrouvé mort dans son lit le mercredi 20 juin vers 7 heures… Hans est décédé le mardi soir peu avant minuit à la suite d’une crise d’épilepsie.
Alors qu’il était censé être surveillé, le personnel n’a constaté son décès que sept heures plus tard!
La chambre du conseil a renvoyé le CHU pour homicide involontaire.
Il est apparu qu’un des deux écrans qui étaient prévus pour surveiller le jeune homme était en panne. "Il n’y avait donc, en réalité, durant la nuit, aucune surveillance de ce patient pourtant à risques: aucune précaution (ne serait-ce que les oreillers anti-étouffement par exemple), aucun suivi des images de "vidéosurveillance", cette vidéo n’ayant en fait rien d’une surveillance, mais constituant seulement une vidéo sans particularité, ni même un passage régulier dans la chambre", relève le tribunal.
Le tribunal a estimé que le "CHU a manqué de prévoyance et de vigilance dans l’organisation de son système de surveillance des patients vidéo-EEG et plus particulièrement du patient Hans X".
Le tribunal a aussi estimé que les parents n’avaient pas été informés que leur enfant n’allait pas être sous surveillance constante d’autant que lorsqu’il a été hospitalisé en Allemagne, dans un établissement de moindre importance, cela avait été le cas!
Le tribunal a estimé que « le décès d’un jeune homme aurait, en effet, pu être évité soit par la surveillance d’un de ses parents soit par l’absence d’examen et de simulation de crises d’épilepsie ».