Georges Simenon, trente ans déjà
Ce 4 septembre, il y aura trente ans déjà que l’écrivain liégeois Georges Simenon mourait à Lausanne. Un homme qui a marqué l’histoire de la littérature du XXe siècle.
Publié le 02-09-2019 à 07h56
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Il y a toujours eu quelque chose de démesuré chez Georges Simenon: sa vie, ses femmes, son abondante production littéraire, ses voyages… Pourtant c’est dans la plus grande discrétion que l’écrivain, né à Liège en 1903, est mort le matin du 4 septembre 1989 dans sa petite maison de Lausanne, en Suisse. Tellement discrètement – c’était sa volonté – que ce n’est que trois jours plus tard qu’on apprendra sa mort.
Œuvre majeure
Depuis, le monde de l’édition mais aussi du cinéma et de la télévision n’a cessé de puiser au vivier d’une œuvre qui s’affirme majeure dans l’histoire de la littérature.
Naturellement, la date anniversaire de la mort de l’écrivain amène son lot de sorties et rééditions (voir ci-dessous). En début d’année déjà, les éditions Omnibus avaient proposé «Tout Maigret» en dix volumes préfacés par quelques grands noms de la littérature.
La condition humaine
À cette occasion, Pierre Assouline, un des biographes de Simenon nous avait rappelé combien «l’entrée de Georges Simenon dans la Pléiade, en 2003, a changé le regard du monde littéraire sur l’auteur liégeois. Parce que cette édition a été une étape importante dans la reconnaissance des Maigret. Pour les intellectuels, il y avait deux Simenon, celui des romans populaires avec Maigret et celui des romans durs. Depuis 2003, l’œuvre de Simenon est considérée comme un seul bloc qui raconte ce que j’appelle la condition humaine.»
Ce regard sur la condition humaine, sur ce qu’il nommait «l’homme nu» donne à l’œuvre de Simenon un caractère universel. L’écrivain qui a quitté sa ville natale pour Paris en 1922 a beau dire qu’il avait emporté avec lui «Liège et son enfance», ses nombreuses errances à travers la France, l’Afrique puis les États-Unis ne feront que renforcer l’universalité de ses romans.
Un enfant d’Outremeuse
Même si, au détour de l’une ou l’autre histoire ou dans les déambulations d’un Maigret ressurgissent souvent les ruelles d’Outremeuse, les quais de Meuse, les habitants de la ville de son enfance. Les noms et les pays changent, l’inspiration reste celle d’un enfant d’Outremeuse. Mais les histoires, elles, parlent à tous.
Longtemps considéré comme un romancier populaire – entre autres à cause de ses Maigret – Simenon a connu le succès, la gloire et la richesse mais jamais, de son vivant, la reconnaissance de ses pairs. Une reconnaissance que lui apportera le XXIe siècle et le travail critique réalisé, entre autres, à l’ULiège où se trouvent les archives de l’écrivain.
Désormais, le plus grand «mystère Simenon» est peut-être de continuer à plaire aux nouvelles générations. Pierre Assouline, à nouveau, le constatait dans nos colonnes en février dernier, «tous les vingt ans, une nouvelle génération découvre Maigret et, dans la foulée, Simenon». De quoi être optimiste pour l’avenir!