Si vous allez chez Ikea, arrêtez-vous devant ses photos
Baptiste Collard travaille au sein du magasin Ikea de Hognoul. Il a réalisé des photos en visitant des camps de réfugiés en Jordanie. Son travail est à présent exposé dans tous les Ikea de Belgique.
Publié le 23-08-2016 à 14h10
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Chacun sait que les magasins Ikea permettent de se procurer des meubles, de la déco et des boulettes suédoises. Le grand public connaît moins la Ikea Foundation, en quelque sorte la branche philanthropique de la multinationale, chargée de soutenir des projets à caractère humanitaire.
Cette fondation met sur pied une série d’opérations de récolte de fonds. L’une d’entre elles, «Brighter lives for refugees», a consisté durant trois ans, en février, à récolter un pourcentage sur la vente des ampoules au sein des magasins Ikea. Une trentaine de millions d’euros ont été récoltés, à destination du UNHCR (le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés).
Un tiers de ce montant a été alloué à des projets concernant la mise à disposition d’électricité et d’éclairage dans des camps de réfugiés basés en Jordanie.
Voyage en Jordanie
C’est dans ce contexte que six employés d’Ikea en Belgique sont partis en juin dernier à Amman, la capitale jordanienne, et dans deux camps de réfugiés, histoire de faire connaissance avec la réalité du terrain, de rencontrer des familles de réfugiés venues de Syrie, tout en rapportant des témoignages en Belgique.
Originaire d’Ardenne, Baptiste Collard travaille au sein de l’Ikea de Hognoul, en région liégeoise. Il a fait partie de l’aventure et c’est son talent de photographe qu’il a sollicité, pour ramener avec lui des clichés.
Ses photos sont exposées quelques semaines dans tous les magasins Ikea du pays: Gand, Mons, Wilrijk, Hognoul, Arlon, Anderlecht, Hasselt et Zaventem. Une quinzaine de clichés montrent la vie menée par ces familles de réfugiés en Jordanie, en comparaison du train de vie menée en Belgique.
Une chambre d’enfants sur place se voit ainsi comparée avec une chambre en Belgique, de même qu’une cuisine ou qu’un homme à vélo. «Mon sujet favori, ce sont les gens. J’aime photographier les personnes, leur environnement», explique-t-il. Dans un camp de réfugié, beaucoup d’éléments sont à transmettre par l’image évidemment.
Témoigner, sensibiliser
Baptiste Collard, lui, attache une grande importance au témoignage de ce qu’il a vu en Jordanie. «Ça me plait de pouvoir rapporter cela aux collègues, de témoigner en Belgique. Si je pouvais un peu sensibiliser les gens au sort des réfugiés, ce serait une réussite. On entend beaucoup de choses, des clichés, des peurs… Je viens d’une région où il y a deux centres d’accueil pour réfugiés, cela génère quelques craintes. Si témoigner peut faire changer les avis, alors la mission sera réussie», s’enthousiasme-t-il.