Dans le bon bain des Planches à Nu
En jouant «La Baignoire» dans leur salle de bains, les Planches à Nu prennent aussi de bons bains de foule dans celle des Amis Réunis.
- Publié le 16-03-2015 à 05h00
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Les Planches à Nu: pas le moment de rebaptiser la troupe à l'origine hannutoise quand elle s'ébroue dans sa salle de bains. Les Amis Réunis : pas question de rebaptiser leur salle fétiche alors que, grâce à eux et à leur fidèle et grandissant public, elle n'a sans doute jamais aussi bien porté son nom depuis sa fondation. C'est que drôlement plus avenante en dedans qu'en dehors, elle y est devenue un vrai théâtre, non plus avec un podium de village fermé par un rideau, mais avec une vraie scène dessinée sur sa longueur et flanquée de gradins multiformes la prenant en étau. La troupe amateur, on le voit, a le sens du spectacle et du contact. Et le public y prend autant de plaisir qu'elle.
Cette année, la scénographie de Michel Suppes tourne autour d'une grande baignoire blanche en forme de cuvette de WC surmontée d'une énorme planche d'un rouge on ne peut plus vif. C'est un peu, beaucoup décalé comme tout le reste, mais on comprend que la comédie se passe dans une salle de bain et que s'y croise volontiers beaucoup de monde sauf lorsqu'une comédienne trône seule au bord de la pièce majeure du décor. L'intrigue, aussi savoureuse que savonneuse, convient bien à l'effectif ni trop étroit, ni trop large des Planches à Nu au sein duquel Malika Lebrun, Annick Leroy, Émilie Massi, Monique Surlemont, Fernand Claude, Claude et Xavier Matyn rivalisent de dynamique légèreté tout en s'amusant autant qu'elles et ils amusent. C'est curieux en effet de voir et entendre s'écouler là-bas des tranches de vie en monologues, dialogues, réparties déjantées et chansons concertées. Avec la complicité de Joseph-Emmanuel Biscardi, la créative Sarah Cerri met en scène son propre bain de textes en éclaboussant les spectateurs de permanentes surprises et, suprême délicatesse, sans jamais les faire mousser.