Le thriller décoiffant de Lyndia
« La Vesdre Meurtrière » est le titre d'un thriller à couper le souffle que signe Lyndia Bastin, de Mangombroux. À dévorer de toute urgence.
Publié le 18-12-2009 à 06h00
Un thriller terriblement efficace, décoiffant, que l'on dévore d'une seule traite et à pleines dents, et qui tient en haleine quasi jusqu'à la dernière seconde : voilà bien une vraie rareté dans la littérature régionale.
Et pourtant : avec ce premier roman, Lyndia Bastin, 34 ans, de Mangombroux, signe une véritable performance à plus d'un... titre.
Il suffit pour s'en convaincre de rencontrer l'auteure à son domicile de l'avenue Jean Lambert et de se poser la question de savoir comment une si charmante jeune femme, débordante d'optimisme et de joie de vivre, est capable de livrer une enquête policière poussée à son point culminant de noirceur et de pessimisme. Est-ce pour elle une manière d'exorciser le mauvais sort ? Elle se confie dans la postface lorsqu'elle avoue dépasser par l'écriture le lourd handicap auditif et visuel dont elle souffre au quotidien.
Et faute de pouvoir se rendre utile dans le monde du travail en dépit de ses études de secrétariat, c'est donc dans l'écriture que Lyndia trouve à épanouir un talent de grande allure, à la faveur d'un thriller dont l'inspiration lui est venue dans l'omnibus reliant Liège à Verviers. Et de toute évidence, ce premier roman est un vrai coup de maître, qui met en présence un commissaire usé par l'âge, confronté le 25 de chaque mois à l'appel GSM d'un serial killer qui se fait appeler Joker et qui indique l'endroit où se trouve, dépecée ou atrocement mutilée, sa plus récente victime, subjuguée à travers des sites de rencontre Internet. L'intrigue est remarquablement construite et se nourrit d'une écriture dynamique, pleine de vivacité, qui forme un récit captivant, haletant, mais à ne pas mettre entre toutes les mains. En effet certains descriptifs des sévices infligés aux victimes par un serial killer sadique lors de ses séances de torture sont d'un réalisme effrayant. Et tout au long de cette enquête à rebondissements, Lyndia Bastin nous promène de Verviers à Vielsalm en brouillant toutes les pistes. Elle installe de fausses suspicions et... patatras, c'est seulement à la page 190, non loin de l'épilogue, que le lecteur fait enfin définitivement connaissance avec le vrai serial killer.
Du tout grand art, assurément, et de toute évidence, les éditions Irezumi et Paolo Zagaglia ont déniché cette fois un oiseau rare.
13 dans toutes les librairies de Verviers ou sur www.rezolibre.com