Moës, moteur de la région waremmienne
Guillaume Moës et ses fils ont mis sur pied une usine de moteurs de toutes sortes. L'usine a vu son développement se tasser après la Seconde Guerre.
Publié le 12-08-2009 à 10h00
Waremme 1904, les ateliers M oës sont nés : « Guillaume Moës vint au 19e siècle s'installer à Waremme et y construit un moulin à vapeur, écrit Daniel Pirotte dans "Grands hommes de Hesbaye". Au début du 20e, son attrait et celui de ses fils pour la mécanique l'amènent à acquérir quelques machines-outils et à permettre à son fils Auguste, autodidacte très doué et mécanicien dans l'âme, de construire un moteur capable de remplacer la machine à vapeur du moulin. L'aîné de ses enfants, Édouard, bon commerçant qui vendait alors les farines du moulin et secondait son grand-père maternel dans son affaire de denrées coloniales, vend le moteur obligeant son frère à en construire qu'il vend aussitôt. » Les Ateliers Moës sont nés. Pas loin de 2500 moteurs sont construits à Waremme. Malheureusement, la guerre vient interrompre la production. Mais elle redémarre de plus belle après la guerre.
«'Les ateliers Moës Frères Waremme's'engagent, grâce au climat industriel favorable et à une période heureuse de développement qui durera jusqu'en 1940, dans la conception et la fabrication de moteurs à huile lourde de type semi-diesel à usage anonyme, continue Daniel Pirotte. De nouvelles gammes de moteurs diesel deux temps et des locomotives voient le jour. Tous ces moteurs, tant essence que semi-diesel et diesel sont, pour leurs innovations techniques, protégés par de nombreux brevets » .
Les Ateliers Moës se distinguent alors dans nombre de manifestations techniques par des premiers prix et des médailles. Ils acquièrent par là une notoriété qui dépasse les frontières du pays. On vend des moteurs Moës en France, aux Pays-Bas, en Italie, en Afrique, en Asie.
« Enfin, les trois frères présentent encore avant 1940, trois nouvelles gammes de moteurs diesels : une de cinq moteurs de 2 à 6 cylindres quatre temps, une autre de six moteurs de un à six cylindres quatre temps et enfin deux petits monocylindres deux temps deux temps, continue Daniel Pirotte. Ces moteurs équipent notamment de nouvelles locomotives de surface et de mine en un plus grand nombre de modèles . »
Maintenir l'emploi
Mais une nouvelle fois, la guerre réduit les activités qui se concentrent essentiellement sur des motorisations de tracteurs agricoles, de moteurs marins de pêche côtière, des locomotives de mine pour les charbonnages... Eh oui, les Moës sont des humanistes et pour éviter les déportations, ils maintiennent l'emploi. Les hommes sont le plus souvent employés fictivement. Mais les productions ont parfois l'avantage de permettre le troc ; des pièces sont échangées contre quelques sacs de froment ou l'un ou l'autre tonneau de harengs ou encore une camionnette de charbon que le personnel se partage.
« Après la guerre, il faut cependant désenchanter, explique encore Daniel Pirotte. Arrivent sur le marché des surplus militaires : des moteurs, des groupes électrogènes, des petits moteurs marins à des prix impossibles à concurrencer. Il reste les locomotives de surface et de mine et un nouveau type de moteur à mettre au point ». Mais arrive 1960 avec la crise du charbon accompagnée d'une crise de la batellerie entraînant une diminution des ventes... Et en 1967, la SA Moës est vendue à un très important groupe industriel hollandais qui, quelques années plus tard, la cède à un groupe industriel flamand.