Intemporels Pacific
Pacific a repris le collier samedi à Meeffe. Avec 16 musiciens et chanteurs, le mythique groupe hannutois a mis le feu sur des titres des années 80.
- Publié le 04-08-2008 à 10h00
Étrange mais pas inquiétant, une fois passé le seuil du chapiteau de Meeffe, les âges et le temps disparaissent. On se retrouve à taper du pied sur les mêmes mélodies qu'il y a trente ans... «Oh Macumba, macumba, elle danse tous les soirs...» Oubliées modes et rhumatisme, maux de dos et trains de vie d'enfer, à Meeffe, samedi soir le temps s'est arrêté et tout le monde semble y trouver une certaine plénitude. Les uns au bar, à siroter un breuvage millénaire, les autres sur la piste de danse à remuer du popotin sur les inébranlables Soft Cell (Tainted love, ohohoh...) ou Michel Sardou et ses terres brûlées, au vent (aux landes de pierre, autour des lacs c'est pour les vivants... Ça y est, vous chantez? Les nuages noirs qui viennent du nord... Là, vous chantez!)
Ça, on peut dire qu'il y avait de l'ambiance, de cette ambiance inaltérable que charrient les villages depuis qu'on est tout petits : ces couples qui se font au gré des tables de voisins pour danser sur un bon vieux slow, ces petites boucles blondes autorisées exceptionnellement à veiller tard et à danser avec sur les épaules de papy, on rit, on chante, on se sent bien.
Sur la scène, c'est l'événement qui n'aurait jamais dû s'arrêter, Pacific est de retour. Non plus à sept, mais à 16 ! Pour leur come-back, ils ont misé sur des valeurs sûres qui font vraiment plaisir au public : les années 80. La voix de Pol Oter retrouve ses accents légèrement british (alors que son comparse Laurent Snakenbroek était parti en vacances), à la batterie, André Fontaine réattaquait, alors qu'il avait annoncé son départ. Et puis il y a les autres : Roland Lebeau et Alain Gadisseur, Michel Lebeau, Dany Remacle, Bernard Preudhomme. Viennent s'ajouter la surprise : cinq cuivres qui agrandissent le répertoire aux suaves et cuivrés du genre de Joe Cocker. Des saxophones, paraît-il légendaires, qui donnent particulièrement une autre dimension au concert. Et puis, et puis... il y a les filles! Qui n'est pas tombé amoureux samedi à Meeffe des voix sublimes de Leslie Remacle et Aurélie Demolin? Avec ces deux timbres-là, passant de l'aride à la douceur, le groupe se hissera au niveau d'incontournable. Encore quelques répétitions pour resserrer des boulons et ils seront prêts à mettre le feu sur la Place de l'Ange lors des fêtes de Wallonie namuroises. Un peu à Meeffe par hasard (le groupe prévu s'est désisté), Pacific a pris heureusement la balle au bond. En tout cas, dans les maisons meeffoises on chante encore. «C'est lheuu décorrrr du Connemara, aahhh!...»