Le garage est devenu chapelle
Au Pont de Bonne, l'ancien garage est devenu chapelle. MaydeLiedekerke avaitracheté le bâtiment en 1950.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/74DADWXQHVB3VKFZLD7AEGVYDI.jpg)
Publié le 18-08-2007 à 10h00
C'est certainement le lieu le plus atypique de cette exposition sur le Bonheur. La chapelle du Pont de Bonne ne s'inscrit pas vraiment dans le style château et fermes en pierre. Ce qui a touché les organisateurs de la biennale, c'est la simplicité des lieux. Pierre Mossoux parle même «d'une belle réussite architecturale.»
Aujourd'hui, dans cette petite chapelle, située sur la route nationale en descendant Limet, la messe y est encore dite tous les 15 jours, le samedi à 18h.
Le Pont de Bonne n'avait pas de chapelle. Jusqu'à ce que May de Liedekerke achète cet ancien garage en 1950... «Pendant la guerre, un aumonier est venu loger à la maison. La maison plus bas était occupée par des militaires. Et dans la plus grande pièce, on y a fait la messe.» Et les habitants du Pont de Bonne ont mordu à l'hameçon. «En voyant tous ces gens qui sont venus à la messe, je me suis dit que dès que je trouvais un endroit à vendre, j'en faisais une chapelle.»
L'opportunité s'est présentée en 1950. May de Liedekerke achetait un ancien garage. Mais pour que le cambouis puisse faire place honorable au pain et au vin, plusieurs aménagements ont été nécessaires. «On a doublé les murs car à l'avant, c'était l'entrée pour les camions.»
La propriétaire des lieux a également su s'entourer de maîtres d'oeuvre compétents. «Dans le fond du jardin, il y avait Monsieur Beaudru, un artiste peintre, qui y habitait. Il s'est montré fort intéressé et avait deux amis archi tectes. À eux trois, ils ont eu des idées pour rénover le garage, changer les fenêtres...» Et c'est Beaudry qui s'est chargé de peindre sur les murs le chemin de croix.
«Une belle reconnaissance»
Pendant la durée de l'exposition, la chapelle accueille un diaporama des photos du Liégeois Jim Sumkay. «C'est la première fois qu'une exposition trouve sa place ici. Et j'en suis biencontente car c'est une re connaissance pour le bâtiment.»
La chapelle s'ouvre ainsi au regard extérieur. Car, à l'exception des quelques paroissiens, peu connaissent le bâtiment. Pourtant, la porte y est toujours ouverte... «Il n'y a même pas declé. L'hiver, quand il neige, je remarque des traces de pas. C'estqu'il y a des gens qui y entrent.»
Mais personne n'est à l'abri d'un vol. «On est venu voler le calice et le ciboire. Ma grand-mère l'avait fait orner de pierres précieuses.» Désormais, on ne retrouve plus aucun objet de valeur «et j'ai acheté un calice en bois.»
Quel curé en octobre?
Aujourd'hui, May de Liede kerke s'interroge: célébrera- t-on encore la messe au Pont de Bonne dans quelques semaines? Willy Vergels, le curé de Vyle et de Grand-Marchin, prendra sa retraite fin septembre. Et c'est aussi lui qui officiait au Pont de Bonne. «Je vais me débrouiller pour essayer d'avoir quelqu'un pour le remplacer.»