Wasseiges : deux mares et deux vasières pour attirer entre autres la sarcelle d’hiver
Une mare a été restaurée et une autre a été créée, ainsi que deux vasières, à Ambresin. Elles devraient attirer très vite une faune spécifique.
Publié le 11-01-2023 à 06h00 - Mis à jour le 11-01-2023 à 10h26
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C’est un inventaire de terrain, mené par le Contrat de rivière Meuse-Aval, qui a tout lancé. En fait, le répertoriage d’une mare "désaffectée" sur un terrain privé ambresinois, au lieu-dit Les Moyères, un site reconnu de grand intérêt biologique. "La mare avait été drainée, elle était complètement envahie par le saule et avait donc perdu son intérêt, entre autres pour les batraciens, la bécassine des marais et la sarcelle d’hiver, détaille Samuel Vander Linden, coordinateur local du Comité de la Mehaigne. Je me suis dit qu’il fallait restaurer le site et qu’on pouvait même en profiter pour l’améliorer…"
Avec Emmanuel Delbart, de l’ASBL Natagriwal, il a convaincu le propriétaire de la parcelle (généralement occupée par des chevaux) d’accepter de lourds travaux de réhabilitation. "C’est quelqu’un de très sensibilisé à la problématique et très conscient de l’intérêt du site. Le drainage de la mare l’avait affecté donc il a tout de suite été partant bien qu’on allait envahir pendant plusieurs semaines son terrain avec de gros engins et qu’il allait même en perdre une partie" puisqu’en plus de la remise en état de la mare existante (de 800 m2), une autre mare (de plus de 500 m2) et deux vasières de 200 m2 chacune ont été créées. Des travaux de restauration écologique qui auront coûté plus de 30 000 €, une somme que la Commune de Wasseiges, elle aussi bien consciente de l’utilité du site, a accepté d’avancer et qu’elle récupérera dans les prochains mois par le biais de subsides wallon et européen. À savoir que, préalablement, d’importants coûts avaient déjà été engendrés par l’analyse des terres à exporter du site.
« Aider » la nature à reprendre ses droits
Le but du projet ? Permettre à la nature de reprendre ses droits en l’endroit: que la flore locale, étouffée par un tas de choses, puisse s’y développer à nouveau et qu’une faune bien spécifique y soit attirée. La première mare, colonisée par les saules, a été nettoyée et remise sous eau. Trois autres espaces aquatiques ont été créés, avec des profondeurs différentes pour attirer différentes espèces. "Maintenant, on laisse faire, résume Samuel Vander Linden. Les habitats naturels vont se reconstituer d’eux-mêmes, les oiseaux vont participer aussi au développement de la végétation en amenant des graines… Le but est vraiment de restaurer un réseau dans lequel des animaux qui ont été répertoriés sur le site jadis, et qui vivent encore dans ses environs, vont pouvoir se déplacer, chercher leur nourriture, se reproduire…"
Et les premiers effets des travaux pourraient se constater dans quelques semaines déjà. Avec la migration des batraciens à la fin de l’hiver puis la nidification des sarcelles d’hiver (le plus petit canard de surface) dont on a connu récemment "plusieurs couvaisons réussies pas loin de là".
Des plantations et des clôtures le long de la Mehaigne
Si le site ne sera officiellement contrôlé que tous les trois ans, Samuel Vander Linden admet en souriant qu’il ne pourra pas s’empêcher d’aller y jeter un œil de temps en temps, aussi pour surveiller la végétation qui va, elle aussi, reprendre ses droits. Enfin, il aura de toute façon une bonne excuse de retourner bientôt aux Moyères où d’autres travaux, toujours dans le cadre de ce vaste chantier de réhabilitation, doivent encore être menés. Comme la pose d’une clôture le long de la Mehaigne, la plantation d’aulnes glutineux, de saules buissonnants, de sureaux noirs… sur plus de 300 mètres le long des berges (comme ça a déjà été fait du côté de Moxhe, d’ailleurs) "et la pose d’une clôture sur environ 75% des berges des mares et vasières, pour toujours laisser un accès à l’eau aux chevaux et aux bovins tout en protégeant les berges de leurs piétinements afin, notamment, de favoriser une flore rivulaire intéressante pour de nombreux insectes et nécessaire aux batraciens pour leur développement et pour fuir une kyrielle de prédateurs", précise encore Emmanuel Delbart, de Natagriwal.
Le CRMA et l’ASBL Natagriwal invitent les propriétaires, exploitants ou voisins de zones humides à les contacter, pour voir ensemble ce qui pourrait y être fait en faveur de la biodiversité.