Des oyas artisanaux et locaux pour économiser l’eau
Ignace Cloquet est céramiste, à Meeffe. Avec d’autres, il a imaginé LE « permapot » idéal pour irriguer en douceur potagers et jardins et ainsi économiser l’eau.
- Publié le 30-05-2022 à 06h00
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Permapot. Oya. Et même olla. Plusieurs dénominations pour un seul et même produit: un pot en céramique microporeuse, qu’on enterre, qu’on remplit d’eau et qui permet un arrosage diffus et constant des plantes qui l’entourent. Un produit écologique, qui permet d’économiser jusqu’à 70% d’eau! "On doit aussi arroser trois fois moins souvent, il n’y a pas de stress hydrique puisque la terre est constamment humide et comme elle l’est en profondeur, c’est aussi bénéfique pour les plantes, qui développent des racines plus longues et plus fortes , explique Ignace Cloquet, céramiste meeffois à l’origine du projet "Permapot". Quand j’ai découvert cette technique d’irrigation ancestrale sur internet, j’ai voulu essayer parce que ça me plaisait à l’avance de tourner de telles formes et parce que c’était très intéressant écologiquement. Mais quand j’ai commencé des essais pour fabriquer des oyas en 2018, ça ne fonctionnait pas très bien. Je me suis alors tourné vers des céramistes que je connaissais" , pour avoir des conseils.
À force de discuter, d’échanger, de partager…, un collectif de 10artisans, répartis dans tout le pays, a été créé. "Pendant un an, chacun de notre côté, on a fait des tests de terres, de températures, de courbes…" , jusqu’à obtenir un oya à la taille et à la porosité idéales.
Une partie des bénéfices reversée à une ONG
Trois modèles de base ont été imaginés (d’une contenance de 1, 2 ou 3litres). Un oya de 5litres est aussi réalisable, mais seulement sur commande, étant donné la quantité de terre nécessaire pour le faire. "Ce n’est pas non plus très facile à tourner, il faut avoir de sacrés bras et pas mal de force!" , sourit le Meeffois.
La terre est achetée en (très) grande quantité par le collectif et dispatchée chez chacun d’eux. "En fonction des commandes qu’on a, on renvoie le client vers le céramiste le plus proche de chez lui." Chaque céramiste tourne alors "ses" propres pots, qu’il signe de son tampon personnel et d’un tampon commun. Ils sont ensuite vendus aux mêmes prix (de 15 à 28€ selon le format, moins si on commande plusieurs exemplaires), quel que soit l’endroit où ils ont été fabriqués. Et une partie des bénéfices est reversée à "Join For Water", une ONG belge qui met en œuvre des solutions durables en matière d’eau dans le Sud et aspire à une utilisation plus consciente du précieux liquide.
Il faut compter entre 10jours et deux semaines pour fabriquer un oya, du tournage à la cuisson en passant par le séchage. Une production locale et artisanale, dans ce cas, donc. En plus d’être écologique et durable (on peut garder un oya plusieurs années). "C’est une technique d’il y a plus de 3000ans. Ils avaient déjà tout inventé, en fait, à cette époque…" , s’amuse encore Ignace Cloquet. Qui a un peu de stock chez lui, en tout cas de quoi pouvoir gâter quelques papas jardiniers dimanche prochain, par exemple…
On peut commander un oya via le site du collectif (www.permapot.be) qui renverra l’acheteur vers le céramiste le plus proche de chez lui ou, du côté de Wasseiges, directement auprès d’Ignace Cloquet (au 0491/361647 ou via Messenger).