Manu a vendu son bistrot
Après 18 ans de bons et joyeux services, le patron du Relais vient de fermer boutique. Manu Bourlard part s’installer en Bretagne.
Publié le 15-11-2019 à 10h47
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Le café de la place de Wasseiges constitue depuis bien longtemps une véritable institution. Au début du siècle, le Hennuyer Manu Bourlard et son compagnon achètent le bâtiment à Germaine et Joseph Lassaux, en cessation d’activité. Dès mai 2002, la gestion quotidienne de l’établissement est confiée à Manu Bourlard, alors jeune trentenaire.
Officiellement dénommé «Le Relais de la Poste», c’est en réalité «Chez Manu» que les clients se retrouvent quotidiennement pour partager un pot, lire la gazette, commenter les cancans du village ou refaire le monde.
Durant de nombreuses années, on y jouera régulièrement aux cartes. Du couillon à la belote, le bistrotier y aura assurément vu pousser ses premiers cheveux blancs. Avec le dentiste, le coiffeur, les gitans et autres habitants du village, les interminables parties se seront souvent prolongées, jusque tard dans les nuits de week-ends.
Borain et fier de l’être, Manu Bourlard a donc posé ses valises sur la place communale de Wasseiges, au terme d’une carrière à la poste. Son ami copropriétaire d’alors avait trouvé l’endroit très propice pour y aménager un café littéraire. Force est de constater que le lieu s’est plutôt transformé en bistrot populaire, irrémédiablement.
Ces dernières années, le tenancier a élargi son activité à la restauration. Aux bières et autres boissons à des tarifs défiant toute concurrence, il a proposé des repas complets pour une dizaine d’euros.
«La pression est énorme sur les petits cafés»
Aujourd'hui, Manu a définitivement fermé la tenture, celle qui indiquait quotidiennement aux clients qu'il était temps de lever le camp. «Au niveau des horaires, il s'agit d'un métier particulièrement éprouvant, confie le jeune cinquantenaire. Par ailleurs, la pression est énorme sur les petits cafés. Il y a eu l'interdiction du tabac, l'augmentation des accises, les frais liés aux jeux de hasard… Je ne regrette vraiment pas les années passées ici et j'en garderai d'excellents souvenirs. Ayant encore l'âge d'entreprendre une nouvelle carrière, le moment est venu de me retirer.»
Manu a vendu son café, mais également son chalet dans lequel il a vécu au Clos du Lac. Hesbignon d’adoption, le Borain a choisi de s’installer en Bretagne où il compte mener une nouvelle vie, aux côtés de son compagnon Richard, fraîchement retraité de la centrale nucléaire de Tihange. Mais ça, c’est une autre histoire…