Collèges mixtes: les échevins éjectés ne digèrent pas
Le décret wallon prévoyant 1/3 des membres de l’autre sexe au sein des collèges passe mal à Wasseiges et Verlaine où deux échevins doivent céder leur place.
Publié le 23-10-2018 à 10h21
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«C'est antidémocratique. C'est le genre de chose qui va encore dégoûter davantage la population du monde politique… Après, il ne faudra pas s'étonner de voir le citoyen se détourner de la politique en votant blanc ou en se tournant vers un parti extrême.» Daniel Delvaux est amer et ne s'en cache pas. Échevin à Verlaine depuis 22 ans, l'agriculteur hesbignon digère mal le fait de se voir évincé du collège malgré son score électoral. «J'ai fait 546 voix. Soit 25% de plus qu'il y a six ans!»
Mais comme d’autres, l’échevin est victime du décret wallon garantissant au moins 1/3 des membres de l’autre sexe au sein des collèges communaux. On le sait, l’installation des nouveaux conseils et collèges, début décembre, sera la première concrétisation de ce décret voté il y a un an au Parlement wallon. Et le moins qu’on puisse écrire, c’est qu’il fait des dégâts collatéraux que les mandataires et certains citoyens comprennent mal.
Burdinne, Wasseiges, Verlaine, Donceel, Anthisnes… : plusieurs communes de notre arrondissement sont concernées. Daniel Delvaux et Vincent Renson, respectivement échevins sortants à Verlaine et Wasseiges, de même qu'Isabelle Riga (lire ci-dessous), ont eu l'occasion d'en débattre ce dimanche dans l'émission dominicale de RTL TVI, " C'est pas tous les jours dimanche ". Les deux Hesbignons n'ont pas mâché leurs mots. «J'aurais préféré être battu plutôt que de vivre ça», soulignait Vincent Renson sur le plateau de la chaîne privée. Monté au collège wasseigeois il y a un an et demi, il se sent coupé dans son élan… «J'ai l'impression d'avoir raté un contrôle avec 16/20!… J'ai reçu des centaines de SMS de citoyens qui sont dégoûtés de la manière dont ça se passe.»
Les deux échevins éprouvent une profonde injustice face à cette situation. «Je n'ai rien contre Gwendoline Poty (NDLR: sa colistière appelée à prendre sa place au collège et qui a fait une centaine de voix en moins que lui) mais c'est vraiment une mesure antidémocratique dans la mesure où, compte tenu de la tirette, il y avait autant de candidates que de candidats.Cela doit donc être celle ou celui qui fait le plus de voix qui doit monter au collège. La notion du suffrage universel doit prévaloir», clame Daniel Delvaux.
Le cas de figure de Verlaine est d'autant plus criant que, dans cette commune, une seule liste se présentait aux élections. «On aurait pu craindre que les 27% de vote de la minorité en 2012 se traduisent en votes blancs mais ça n'a pas été le cas. Ça veut dire que les gens ont vraiment choisi en connaissance de cause.»