Ivette va cultiver du safran au Paraguay

À 61 ans, Ivette a suivi la formation du Safran Cotchia. Dans un mois, elle quittera la Belgique pour partir cultiver du safran au Paraguay.

CBL
Ivette va cultiver du safran au Paraguay
Safran-Paraguay ©ÉdA

Cela peut surprendre, mais Éric et Sabine Léonard ne gardent pas jalousement leurs secrets de production du safran. En plus de vendre des bulbes de crocus, depuis plusieurs années, ils partagent leurs connaissances avec des stagiaires qui suivent des cycles de formation. Plusieurs journées de cours théoriques et pratiques pour apprendre les ficelles d’un métier atypique qui demande énormément de travail. Pas de machines ou d’automatisation, tout se fait à la main.

Elle a commencé avec un terrain et 3 000 bulbes

Pour le début de la récolte, six stagiaires étaient présents. Originaires des différentes régions de notre plat pays, ils ont participé activement aux différentes phases nécessaires à la production safranière. «On cueille environ 1 000 fleurs par heure, dit Sabine Léonard. Et il faut une heure pour émonder 400 fleurs. Ensuite, il y a encore trente minutes de séchage.»

C'est avec attention qu'Ivette Joskin a suivi plusieurs journées de formation. Aujourd'hui, elle est apte à assurer le rôle de responsable de récolte et à encadrer les autres stagiaires. L'aboutissement d'un changement de vie. «Je voulais me reconstruire. Je suis quelqu'un qui aime vivre dehors et j'ai toujours été attirée par la terre et les animaux.» Il y a trois ans, Ivette entreprend des recherches sur internet et tombe sur le site du Safran du Cotchia. «Je me suis inscrite pour une visite. Mais je n'avais pas de terrain, ni de budget disponible. Il fallait le temps que le projet mûrisse.» Ivette revient alors pour une seconde visite. Avec cette fois, le regard d'une future productrice de safran. «J'en ai beaucoup parlé autour de moi. Des amis m'ont prêté un bout de terrain et j'ai pu planter 3 000 bulbes. Le résultat m'a convaincu de poursuivre mon projet.»

Encadrée par Sabine et Éric, le sexagénaire a fini par réaliser son rêve. «En novembre, je liquide tout ce que j'ai en Belgique et je pars m'installer avec mon chien au Paraguay. Ma fille et mon beau-fils y habitent. C'est là que je vais lancer ma production de safran. Il n'en existe pas dans ce pays.»

Un joli pari sur la vie qui démontre que quel que soit l’âge, la passion déplace des montagnes.

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