Marnières de Wasseiges : les ex-propriétaires savaient-ils ?
Deux familles de Wasseiges se retrouvaient hier devant le tribunal civil de Huy, la 1re accusant la 2e de lui avoir caché la présence de marnières sous le jardin.
- Publié le 16-04-2013 à 06h00
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En 2006, ce qui a, entre autres, motivé Sophie Leblicq et Eric Dehou à acheter la maison située au 89 de la rue Baron d'Obin, c'est son jardin. Un vaste terrain sur lequel le jeune couple imaginait déjà courir leurs enfants, deux petites filles nées depuis. Sauf que quelques jours à peine après y avoir installé une balançoire, en juin 2011, un violent orage provoque des inondations dans tout le quartier. Les torrents d'eau sont tellement impressionnants que Sophie filme la scène. «J'étais avec une voisine et on a vu d'un coup un trou se former dans le jardin et l'eau s'engouffrer dedans!»
Quelques minutes plus tard, une autre partie du jardin s'effondre. Emportant avec elle tous les espoirs d'«une vie de famille normale» du jeune couple, qui se bat depuis contre les anciens propriétaires de la maison. Selon lui, en effet, ceux-ci étaient au courant que le sous-sol du jardin était traversé par des marnières.
Deux témoins devant le juge
Hier, devant le tribunal civil, deux témoins (des voisins), présents le jour des inondations, ont confirmé que l’ancien propriétaire, également sur place, avait expliqué que ce n’était pas la première fois que le sol s’effondrait ainsi, qu’il avait dû lui-même remblayer par le passé un trou de 8 m de profondeur. Une version que l’ancien propriétaire nie totalement (lire ci-dessous).
Le jeune couple, défendu par Me Arnaud Destexhe, est par contre convaincu qu'il connaissait la situation du sous-sol de la propriété. Un jardin devenu complètement inutilisable et où la situation empire même de jour en jour. «Les trous s'agrandissent à chaque pluie, au point de se rejoindre presque», insiste Eric Dehou. «On a deux voisins qui autorisent les filles à aller jouer chez eux, rajoute Sophie Leblicq. Les cloches, elles, elles sont passées chez la marraine, où il y a un jardin!»
Ce que réclame le couple, c'est une indemnisation, qui leur permettrait de remblayer le terrain, «mais seulement une fois que la Région wallonne l'aura inspecté!» Il pourrait aussi envisager de faire annuler la vente de la maison. «Tout ça nous rend nerveux, on a envie de déménager parce qu'on a juste envie d'une vie normale avec nos enfants, conclut Sophie Leblicq. Quand on achète une maison avec un jardin, c'est pour en profiter, non?»