Chez Colona, à Waremme, on fait des sauces en famille depuis 60 ans et on s’agrandit
Soixante bougies, c’est ce samedi qu’on va les souffler chez Colona, avec le personnel et les principaux clients. De quoi aborder les étapes d’une "success story".
- Publié le 09-09-2023 à 08h00
Chez Colona, producteur de sauces émulsionnées, on est un peu sur le pied de guerre en ce moment. Non seulement, on a préparé toutes les festivités autour du soixantième anniversaire de l’entreprise (ce samedi au Château d’Hélécine), mais, en même temps, on vient d’acquérir une parcelle de terrain dans le zoning de Waremme, de quoi passer de 11 000 à 15 000 m2 de surface de travail.
L’après-Covid a été un accélérateur
Le boulot ne manque donc pas pour cette société qui, même si elle est restée très familiale, est devenue le plus gros employeur de Waremme. Le péché originel d’Albert Colon, qui n’employait alors que son fils René dans la cave de production (lire par ailleurs), a fait des petits. "On emploie à peu près 250 personnes, détaille Maxime Colon, petit-fils du regretté René. Cent septante sont sous contrat chez nous, le reste, ce sont des intérimaires et des travailleurs de l’entreprise de travail adapté Jean Gielen. Mais on insiste toujours sur le côté familial de l’entreprise. L’après-Covid a joué le rôle d’accélérateur et on a pratiquement doublé le chiffre d’affaires sur ces cinq dernières années. C’est difficile de mettre un frein à la croissance."
L’entreprise possède cette caractéristique qu’elle est capable de rebondir, malgré ce contexte à l’exportation rendu compliqué par la guerre en Ukraine ou par une inflation galopante qui a fait exploser le prix des matières premières. "On est dans une gestion de crise permanente, ajoute Maxime. Les prix de nos matières premières que sont les œufs, les huiles, le sucre… ont très fort augmenté et on ne peut pas répercuter cette augmentation auprès de nos clients. On a encore en tête ces milliers de bocaux en verre bloqués à la frontière ukrainienne. Et si on s’approvisionne en huile de colza, cela nous a quand même joué des tours. Parce que l’Ukraine était un gros producteur d’huile de tournesol. Du coup, de nombreux fabricants se sont tournés vers le colza, ce qui a fait exploser la demande."
Une main-d’œuvre essentiellement locale
Les écueils, les Colon les évitent avec adresse, cherchent aussi sans cesse des solutions pour améliorer le bien-être du personnel. "C’est pour cela qu’on s’agrandit quand c’est possible, conclut Maxime. Avant d’acquérir la parcelle juste à côté, on était obligé de louer des bâtiments. Et puis, le recrutement du personnel se fait dans la région, c’est aussi une marque de fabrique de Colona."