"Ne faudrait-il pas réfléchir à d’autres activités dans l’église Saint-Pierre de Waremme ?"
Vu les gros investissements réalisés par la Ville dans la réfection de l’église Saint-Pierre, certains se demandent si elle ne pourrait pas être "rendue" à la population.
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Publié le 28-04-2023 à 06h00
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Mon dieu, pourrait-on écrire, à l’écoute de l’échange suscité par une question posée lors du dernier conseil communal de Waremme par Thierry Bataille (W@lter): "Ne faudrait-il pas un jour réfléchir à d’autres activités dans l’église Saint-Pierre ?"
Le conseiller d’opposition motive son propos par le fait que "bien que ce soit une obligation des Communes d’entretenir les églises, les travaux en cours à Saint-Pierre, depuis plusieurs années déjà, coûtent cher à la Ville. À côté de ça, le nombre de fidèles est en baisse. Et quand on regarde ce qui se fait dans d’autres communes, on désacralise les églises pour en faire quelque chose. Mais que ce soit bien clair, je ne demande pas non plus qu’on rase Saint-Pierre…"
Le conseiller Frédéric Ruelle abonde en ce sens. "Il est vrai qu’on pourrait revoir l’affectation de ces biens publics."
Le bourgmestre, Jacques Chabot, se montre quant à lui plus mesuré: "Depuis quelques années, avec l’évêché, on réfléchit à la manière de valoriser nos églises, dit-il, de les rendre à la vie citoyenne et associative. Et pour ça, il n’est pas nécessaire de les désacraliser."
Garder la tour et abattre l’arrière de l’église ?
Expositions, concerts, pièces de théâtre et autres manifestations… "Il n’y a pas que Saint-Pierre qui est en jeu, nous avons fait le tour de toutes les églises de Waremme (NDLR: au nombre de neuf) avec l’évêché . Mais on donne la priorité aux travaux de Saint-Pierre. Et o n doit garder la hauteur de l’édifice pour maintenir l’orgue, qu’il serait impensable d’éliminer bien que le nettoyage des tubes coûte très cher", ajoute Jacques Chabot, qui évoque une idée vite abandonnée de rabaisser le bâtiment à des fins d’économie.
"Il avait également été envisagé de garder la tour et d’abattre l’arrière de l’église pour y construire une structure plus moderne. Mais non, car même si le bâtiment n’est pas classé, l’église Saint-Pierre reste l’église Saint-Pierre."
Placer des panneaux solaires sur le toit ?
Pour faire des économies, Yves Berger, lui, propose de placer des panneaux solaires sur le toit de la mère des églises waremmiennes. Toiture par ailleurs totalement restaurée. "Cela est-il possible techniquement ? En aurait-on l’autorisation ?", s’interroge-t-il.
L’échevin de l’Énergie, Raphaël Dubois, répond qu’il faut d’abord regarder à "la faisabilité urbanistique et architecturale. Et d’un point de vue technique, voir à qui irait l’électricité produite. C’est toute une série de questions qui peuvent être creusées, je ne suis pas fermé à l’idée."
À tout cela, le bourgmestre se dit "tout à fait d’accord pour réfléchir ensemble", mais il ne faudrait toutefois pas oublier la sacralité de tels édifices et leur inexorable imprégnation spirituelle…
Le doyen: "On sera sans doute confronté à des réactions réfractaires"
Pour le doyen de Hesbaye, "le partage des églises, c’est une évolution. D’ailleurs, on ne revendique pas d’avoir les églises rien que pour nous", confie l’abbé Bruno Villers, qui rappelle que les églises ont au départ été construites à une époque où les gens allaient davantage à la messe. "Aujourd’hui, 1 % de la population va à la messe tous les dimanches. Sur les 15 000 habitants que compte Waremme, ça représente 150 personnes. C’est peu. Aujourd’hui, beaucoup se disent chrétiens ou catholiques mais seulement à des moments précis de leur vie."
"Il faut que le conseil communal prenne ses responsabilités"
Et le doyen le dit, "l’équipe pastorale est prête à toutes les réflexions concernant le partage des églises et souhaite évidemment y être associée. Le problème, c’est de savoir quelles activités organiser au sein des églises, et notamment Saint-Pierre: le marché ? Des expositions ? Des concerts ? Oui mais de quelle nature ?" Car ces édifices sont au départ des lieux qui inspirent une forme de respect. "Des lieux où on se tait… Tout est à réfléchir mais dans cette mesure, on sera sans doute confronté à des réactions réfractaires".
Et concernant la réaffectation de l’église Saint-Pierre évoquée par le conseiller Ruelle, "c’est la solution ultime qui peut être mise sur la table, car c’est un bien qui concerne toute la population et pas seulement les pratiquants".
Autre réalité à ne pas négliger, ce sont les obligations légales auxquelles devra répondre l’église Saint-Pierre si d’aventure elle était amenée à accueillir des événements autres que les offices. "Il y a déjà des sanitaires mais les issues ne sont pas accessibles aux PMR, puisqu’il y a des marches."