140 ans et des pigeons pour la société royale colombophile L’Épervier, à Waremme (vidéo)
La société royale colombophile L’Épervier, à Waremme, fêtera ses 140 années d’existence lundi prochain. Une belle fête s’annonce bien qu’année après année, il y a de moins en moins de colombophiles.
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Publié le 05-04-2023 à 18h02 - Mis à jour le 06-04-2023 à 10h15
Il existe peu d’archives concernant la société colombophile L’Épervier de Waremme. En 1929, celle-ci recevait le titre de "royal", comme c’est le cas pour les institutions qui ont atteint les 50 années d’existence. "C’est vrai que je n’ai pas trouvé beaucoup de documentation ancienne concernant L’Épervier. Mais en partant du principe qu’elle a reçu son statut de royal cette année-là et en faisant le calcul, ça fait 140 ans minimum qu’elle existe", explique son actuel secrétaire, Francis Tihon. Et L’Épervier les fêtera en bonne et due forme lundi prochain, jour de Pâques.
Du haut de ses 140 ans, la société colombophile waremmienne, constituée en ASBL, est probablement l’une des plus vieilles associations de la capitale hesbignonne. "La colombophilie connaît son essor entre les deux guerres. À l’époque, c’était un passe-temps très prisé car il n’y avait pas grand-chose à faire. Et il y avait des sociétés partout", ajoute le Waremmien.
"L’avenir n’est pas rose pour la colombophilie"
Durant ces années, Waremme comptait deux sociétés colombophiles: L’Éclair, disparue dans les années 80, et L’Épervier, donc, qui fédérait plusieurs sociétés colombophiles locales (Braives, Celles, Rosoux, Lamine, Oreye, Roclenge, Marlinne, Heers et Gelmen). "En ce temps-là, L’Épervier comptait entre 800 et 1000 membres", contre une petite trentaine aujourd’hui (qui élève 500 à 600 pigeons, tous membres confondus).
"On essaie de maintenir en vie cette pratique mais malheureusement, le nombre de colombophiles diminue. La pratique est amenée à disparaître car on le voit bien, de plus en plus de sociétés disparaissent. Il y a de moins en moins de bénévoles pour s’en occuper. À Waremme, on a eu trois-quatre décès en deux ans et des dépar ts en maison de retraite… C’est la triste réalité."

Le problème, c’est que très peu de jeunes s’intéressent à la colombophilie aujourd’hui. "Un jeune avait commencé chez nous mais a été découragé, regrette le passionné waremmien. C’est vrai que c’est du travail. On est tenu avec les concours, on doit nourrir les oiseaux, les nettoyer…" Sans compter l’investissement financier qu’exige cette occupation. "Il faut acheter un pigeonnier, un constatateur électronique, la nourriture… L’avenir n’est pas rose pour la colombophilie."
Les Tihon, colombophiles depuis trois générations
La colombophilie, pour Francis Tihon, c’est une affaire de famille puisqu’il est tombé dans le pigeonnier alors qu’il n’avait que 3 ans. "J’ai commencé la colombophilie avec mon grand-père, se souvient l’octogénaire. À sa mort, mes parents ont continué. Mais un jour, mon père est devenu invalide. C’est moi qui aie alors repris le pigeonnier." Et ça fait 50 ans qu’il chouchoute le volatile à plumage gris. D’ailleurs, il a fait construire en 1973 un pigeonnier dans son jardin du clos de Hesbaye, à Waremme, qui abrite aujourd’hui près de 200 pigeons.
Mais tôt ou tard, le Waremmien risque bien de devoir dire "au revoir" à sa passion. "Mes médecins me conseillent d’arrêter car je fais des allergies respiratoires, à cause des dégagements des fientes et de la poussière qu’on trouve dans le pigeonnier. Mais c’est difficile pour moi, je vais avoir du mal à m’en séparer…"