Comment se portent les marchés de l'arrondissement Huy-Waremme ?
Publié le 18-01-2023 à 15h56 - Mis à jour le 19-01-2023 à 10h23
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À Waremme, le marché du vendredi se porte bien malgré les crises
Le marché hebdomadaire de Waremme se porte bien, autant du point de vue des échoppes que de sa fréquentation. Même si, et les commerçants le constatent, on sent bien que les gens ont plus de mal financièrement.
Ni l’e-commerce, ni les crises n’ont eu raison du marché hebdomadaire de Waremme, qui se tient chaque vendredi. "À notre niveau, le marché de Waremme se porte très bien, peut se réjouir Alizée Marmol, chef de service à la police administrative locale, qui est en charge du marché. Il n’y a aucun problème, bien au contraire." Chaque vendredi matin, un tirage au sort est réalisé pour savoir quels ambulants prendront place sur le marché aux côtés de ceux qui louent leur place à l’année. "Il y a un tel intérêt pour notre marché qu’on a toujours plus de demandes que de places disponibles."
Mais à quoi est dû un tel succès, lorsqu’on voit que dans certaines communes, les marchés sont en perte de vitesse ? "C’est assez difficile à expliquer mais ce que je peux dire, c’est que notre marché jouit d’une grande diversité, qui ne fait que se renforcer au fil des années. Il propose aussi certains produits de qualité et il est gage de proximité, ce que les gens recherchent de plus en plus. Il est aussi très bien situé géographiquement par rapport aux villages alentour, ce qui facilité l’accès."
De nombreux Hannutois
Et toujours selon Alizée Marmol, nombreux sont les Hannutois à faire le déplacement jusque dans la capitale hesbignonne pour venir faire leurs emplettes. "Les Hannutois aiment le marché de Waremme, venir y déambuler. Et au plus fort de la saison estivale, il y a aussi le marché aux fleurs qui fonctionne très bien."
Pour celle qui ne vit à Waremme que depuis quatre années, "je constate ce côté chaleureux et accueillant de la ville. C’est peut-être, aussi, ce qui attire les visiteurs."
Hormis durant les périodes de confinement, la Waremmienne explique qu’on n’a pas constaté de changement entre avant la pandémie et aujourd’hui. "C’est vrai qu’il a été un peu malmené à un certain moment à cause du Covid mais là, il a vraiment bien repris."
Toutefois, et les commerçants le constatent, "ils vendent un peu moins. C’est le constat des commerçants, qui nous en font l’écho. On ressent bien que les gens ont un peu plus difficile financièrement qu’avant les crises de ces dernières années." Mais ils sont toujours bien au rendez-vous.
À Hannut, le vieux marché résiste

C’était le lundi 6 mai 1872. Le marché de Hannut voyait le jour dans sa forme actuelle, sur la Grand-Place. En ce jour inaugural, 147 bêtes grasses et 141 vaches, bœufs et génisses étaient vendus. Mais aussi 215 porcs, 4 500 kg de beurre, 1 500 quarterons d’œufs et 26 paniers poulets, pigeons, canards. Au-delà de l’anecdote historique, on peut constater que 151 ans plus tard, c’est toujours l’alimentaire qui à la cote. "On se maintient vaille que vaille, mais c’est vrai qu’on est en pleine réflexion pour pérenniser notre marché hebdomadaire", avoue Martine Cornélis, la responsable de la Gestion Centre-Ville.
C’est que ces dernières années, comme ailleurs, on assiste à une sévère diminution du nombre d’ambulants. "On tournait autour de 70-75 marchands avant le Covid, explique Baudouin Fontaine, placier au marché de Hannut. Mais maintenant, on a une moyenne de 35 à 40 vendeurs. Et encore beaucoup moins en hiver. Lundi dernier, c’était triste, il n’y en avait que 25."
C’est surtout l’alimentaire qui persiste avec des ambulants qui viennent à Hannut depuis longtemps et qui y ont leurs clients réguliers mais tout ce qui est textile ou ustensiles ce fait de plus en plus rares dans les étals. "Sans doute à cause de la concurrence d’internet, souligne Baudouin Fontaine. Avant, les prix proposés sur le marché étaient moins chers par rapport aux grandes surfaces, maintenant, c’est sur internet le moins cher."
Alors pour stopper l’hémorragie de ses ambulants, Hannut cherche à réinventer son marché du lundi. "On pratique le même prix depuis des années (NDLR: 1 € le mètre). On a déjà fait des animations, organisé un marché nocturne mais ça ne marche pas mieux. On se pose des questions…"
La Ville espère trouver réponse à ces questions en lançant de nouvelles initiatives à la belle saison.
Géré par une structure privée, le marché d’Amay garde le cap
Contre un montant de 20 000 €, la Commune délègue la gestion du marché du samedi matin à Charve.

À Amay, depuis plusieurs années déjà, la gestion du marché du samedi matin a été confiée aux Établissements Charve. Cette structure privée, qui organise une trentaine de marchés en Wallonie et à Bruxelles, dont quelques-uns en région liégeoise (Saint-Georges, Grâce-Hollogne, Saint-Nicolas, Chaudfontaine, Blegny, Esneux), est chargée de A à Z de l’organisation dans la rue Joseph Wauters et chaussée Roosevelt. "Nous avons opté pour cette formule car il était compliqué de mobiliser du personnel communal le samedi matin, précise Corinne Borgnet, l’échevine amaytoise du Commerce. Que ce soit le placement des barrières Nadar, la perception des droits de place, la tenue du plan des emplacements ou le nettoyage, Charve s’occupe de tout." Et manifestement, la collaboration, qui inclut aussi le marché de Pentecôte à Jehay, fonctionne bien, puisqu’une nouvelle convention entre les deux parties a été récemment signée. Celle-ci porte sur une durée de 12 mois renouvelable tacitement 3 fois dans les mêmes conditions. À savoir une redevance annuelle de 20 000 € versée par la société serésienne à la Commune. "Nous comptons une trentaine de commerçants qui sont abonnés", précise Raphaël De Soye, l’administrateur de Charve qui perçoit le tarif de droit de place fixé par le conseil communal amaytois. Concrètement, il est de 1,12 €/m2 d’étalage occupé par jour de marché pour les abonnés, et de 1,36 €/m2 d’étalage occupé par jour pour les marchands ambulants occasionnels. À titre de comparaison, l’abonnement, sur base annuelle, est donc 6,5% moins cher à Amay qu’à Huy.
"Malgré la crise Covid et puis celle du pouvoir d’achat, il n’y a pas trop de soucis par rapport au marché d’Amay, juge Raphaël De Soye. Plusieurs facteurs positifs expliquent cette bonne tenue: la localisation dans le centre-ville, un parking facile et confortable, une bonne qualité des produits proposés par les marchands, mais aussi le fait que les personnes actives ont davantage de temps le samedi matin." Autant d’ingrédients qui engendrent aussi des retombées sur les commerçants locaux. "Nos indépendants locaux à demeure sont satisfaits, juge Corinne Borgnet. Car ils profitent aussi de la clientèle du marché."
Le meilleur créneau horaire est-il à Wanze ?
Le marché à Wanze, c’est le vendredi après-midi jusqu’à 19 h. Un petit marché convivial, qui fait la part belle aux producteurs locaux et qui attire depuis 35 ans.

La Commune de Wanze a-t-elle trouvé la recette-miracle ? L’attrait de son marché hebdomadaire ne fait en tout cas pas un pli: il attire toujours autant aujourd’hui qu’hier. Et ce, depuis 35 ans… ou peut-être même plus. "Je n’étais pas encore là, à l’administration communale, à l’époque", sourit Sonia Hogge, du service communal des affaires économiques.
Wanze regroupe ses marchands ambulants sur la place Faniel, le vendredi après-midi jusqu’à 19 h. Un créneau bien pensé, qui permet aux clients qui travaillent d’avoir la possibilité de venir sur le marché après les heures de bureau. "Le choix, à l’époque, a dû être fait pour compléter l’offre de la région. Les marchands ambulants sont à Andenne le matin puis viennent à Wanze. Ils ont ainsi une journée complète."
La place Faniel n’est pas grande, la volonté wanzoise a toujours été de ne pas déborder sur les rues adjacentes. De limiter ainsi le nombre d’ambulants pour conserver cette convivialité liée à la petite taille du marché. À pleine capacité, le marché peut accueillir 25 ambulants. "Au moins une quinzaine d’entre eux est historiquement présente." La plupart sont des commerçants dans l’alimentaire. "On a bien deux vendeurs de vêtements mais l’un des deux a une petite surface de 3 mètres sur 3 seulement." Et les ambulants paient leur emplacement au métrage mais aussi en fonction du choix de l’abonnement, journalier, mensuel, trimestriel, semestriel ou annuel. "C’est un prix dégressif", ajoute Sonia Hogge.
Encore de la place sur le marché wanzois ? "Peut-être encore l’une ou l’autre place. Lorsqu’on a une demande d’installation d’un ambulant, on l’inscrit dans le registre de candidature. Déjà, on essaye de ne pas mettre les commerçants en concurrence. Et si une place se libère, on prendra le plus haut placé dans cette liste. Mais si on perd un maraîcher, on essaye de reprendre un maraîcher. On ne veut pas de concurrence, mais bien de la saine concurrence oui." Mais avec 25 ambulants, la capacité maximale est atteinte.
La Commune de Wanze veut aussi soutenir les artisans et producteurs locaux. C’est la raison pour laquelle elle a créé une troisième ligne de commerçants où elle attire des producteurs locaux. "Ça reste une de nos volontés." Tout comme d’ailleurs le fait que la Commune veut garder la gestion de son marché hebdomadaire. Pour mieux appréhender et analyser le choix des ambulants pour éviter la concurrence, pour gérer la taille du marché ou encore le prix demandé pour les emplacements.
Alors, la clé de la réussite de ce marché ? "Je ne sais pas, il faudrait faire un micro-trottoir pour s’en assurer. Mais on est un marché à taille humaine, un marché diversifié car on peut acheter pour avoir un repas complet sur notre marché et encore se faire plaisir avec un bijou ou un vêtement." Enfin, un élément qui réussit aussi au marché hebdomadaire wanzois, c’est la facilité de se parquer à ses abords… Un plus non négligeable.