La zone de police Hesbaye veut plus de moyens et invite la ministre de l’Intérieur à Waremme
La zone de police Hesbaye est sous-financée par le fédéral. Une fois de plus, Hervé Rigot, avec sa casquette de député, est monté au créneau. Avec quel impact ?
Publié le 16-01-2023 à 20h00
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Le coup de gueule du Waremmien Hervé Rigot n’est pas nouveau. Il s’est déjà exprimé sur la question, autant avec sa casquette d’échevin qu’avec celle de député fédéral. Et là, à nouveau, il s’est fait le porte-parole des bourgmestres de la zone de police Hesbaye pour évoquer, auprès de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden, le sous-financement de "sa" zone de police, qui est celui de toutes les zones de police locales car elles tiennent le même discours. On augmente de plus en plus les tâches des policiers locaux. Mais la dotation par le fédéral, elle, ne bouge pas. Il y a quelques jours, la Commune de Fexhe-le-haut-Clocher remettait d’ailleurs le couvert en ne votant pas sa dotation à la zone de police. Non pas pour râler sur le travail des policiers locaux mais bien pour fustiger le sous-financement de la zone. L’an dernier, les neuf Communes de la zone avaient interpellé la ministre à deux reprises. Sans réponse de sa part.
Une augmentation de 7,6%
Le député fédéral Hervé Rigot est donc revenu à la charge en interpellant la ministre de l’Intérieur "afin de savoir si des mesures de soutien ainsi qu’une concertation avec les représentants de la zone de police étaient envisagées".
Réponse de la ministre Verlinden: elle reconnait que la situation de la zone de Hesbaye n’est pas unique ; toutes les zones font face à des coûts salariaux et des frais énergétiques en augmentation. Et d’expliquer que la dotation fédérale de base est ainsi revue à la hausse de 7,6%. "C’est la première fois que ce mécanisme entraine un montant supplémentaire aussi conséquent, ce qui doit permettre de réduire la pression de la forte inflation", explique-t-elle. Sauf que si la dotation fédérale augmente de 7,6%, celles des Communes, elles, connaissent une hausse allant de 10 à 15%. "Il y a un delta important qui reposent sur les épaules des Communes, note le socialiste Hervé Rigot. Elles n’ont pas le choix aujourd’hui, elles doivent assumer les missions de police mais avec une conséquence. Au sein de la zone de police de Hesbaye, on ne sait pas remplir le cadre nécessaire pour assurer les missions de police. Il manque une dizaine de policiers." Le député waremmien remet ainsi en question la norme KUL sur laquelle on s’est basé lors de la création des zones de police locales. Norme qui était établie sur base d’une population qui, depuis, a augmenté. "Il y a 20 ans, on a établi le nombre de policiers en fonction du nombre d’habitants. Sauf que depuis, la population waremmienne a augmenté de 20%." Et la norme KUL n’a pas été revue, elle n’a pas été adaptée pour intégrer ce chiffre.
Hervé Rigot épingle aussi toutes ces missions, normalement dévolues au fédéral mais qui incombent désormais aux policiers locaux. "Quand les policiers locaux vont sur une manifestation ou qu’ils compensent le manque de police fédérale lors de matches de football importants, quand ils font le travail des policiers fédéraux au tribunal ou en prison… Ce sont des missions fédérales mais le fédéral ne paie pas." Et il ajoute: "La ministre fédérale dit défendre les policiers mais elle ne leur donne pas les moyens de faire correctement leur travail".
Invitée à Waremme
Les policiers en ont d’ailleurs ras-le-bol, eux qui ont déposé un préavis de grève nationale pour le 27 février. "Tous ces signaux ne vont pas dans le sens d’un encouragement à nos policiers et ne montrent certainement pas aux Communes que leur message a été compris." Hervé Rigot a dit à la ministre attendre un signal clair et lui a relancé l’invitation à venir à Waremme afin qu’elle échange avec les représentants des zones de police pour trouver des solutions concrètes. Sera-t-il entendu ? L’invitation lancée par les bourgmestres l’an dernier était restée lettre morte…