Les églises à chauffer et éclairer: « On n’a pas 36 solutions »
Les églises ne sont pas non plus épargnées par la crise énergétique. À Waremme, la fabrique d’église Saint-Pierre doit s’adapter.
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- Publié le 24-09-2022 à 06h00
- Mis à jour le 24-09-2022 à 09h14
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Chauffer les églises est nécessaire pour le bien-être des fidèles mais aussi pour que ces bâtiments, anciens pour la plupart, ne se dégradent pas. Comme dans tous les pans de la société, les finances des fabriques d’église sont mises à mal par la crise énergétique actuelle. À Waremme, la fabrique d’église Saint-Pierre n’est pas épargnée par la hausse des prix de l’énergie et doit donc s’adapter pour ne pas voir ses dépenses décoller. « Nos postes budgétaires les plus importants sont justement l’électricité et le chauffage, informe son président, Pierre Henin. Et tous les deux sont en augmentation. On n’a pas 36 solutions car ce sont de dépenses incompressibles. »
Alors, pour surmonter la crise, plusieurs mesures sont prises. "Heureusement, on a la chance d’avoir deux églises à notre charge (NDLR: l’église Saint-Pierre, l’église Notre-Dame du Tumulus, juste à côté, en plus d’une salle attenante qu’elle loue pour les enterrements). Après la Toussaint, durant les mois d’automne et d’hiver, on n’affecte plus l’église Saint-Pierre, la plus importante, aux offices. Ceux-ci sont assurés dans l’église Notre-Dame du Tumulus qui est plus petite et plus récente", et donc plus facile à chauffer. "Elle est aussi plus facile à chauffer en hiver car fortement vitrée, profitant d’un effet de serre au moindre rayon de soleil, même si c’est parfois un four en été." Toutefois, l’église Saint-Pierre reste ouverte aux fidèles désireux de venir s’y recueillir. "On continue à la chauffer à 8° C mais pas en dessous car cela pourrait abîmer le bâtiment."
Aussi, pour subvenir à ces réalités nouvelles, la fabrique compte sur la générosité de ses fidèles. "Il n’y a pas de miracle, les fabriques d’église ne sont pas aussi riches que beaucoup le pensent. Certaines font appel aux Communes pour leur venir en aide. Ce n’est pas notre cas encore", ajoute Pierre Henin, qui évoque par ailleurs la fusion des huit fabriques d’église de Waremme vers 2024-2025. "Mais fusionner les problèmes ne les résout pas forcément."
« On est face à une volatilité qui ajoute de l’incertitude »
Le président explique également que l’augmentation de l’électricité est plus importante que pour le chauffage. "Le chauffage était budgétisé à 4 000 € par an jusqu’à maintenant. Ici, on l’a augmenté à 4 800 € pour le budget 2023. C’est en réalité une hausse modérée car on avait une réserve."
Du côté de l’électricité, "on a triplé les coûts, ce qui est bien pire que le chauffage. On a dû indexer l’électricité de 70% au budget il y a deux mois mais ce n’est pas assez. Vu l’évolution, on va devoir procéder à une nouvelle modification budgétaire prochainement. On arrive à une situation où l’électricité va coûter aussi cher que le pétrole…"
Des hausses qui fluctuent, comme le signale Pierre Henin. « Ça varie chaque jour, ce qui rend la situation plus compliquée encore. Car on est face à une volatilité de la situation qui ajoute de l’incertitude. »