Le musicien waremmien Étienne Bertrand met de l’ordre en dix chansons dans notreCapharnaüm de monde
Étienne Bertrand sort un 6e album où il pose sa plume critique et sa guitare sur notre société. Si le propos est assez grave, les couleurs musicales restent souvent plus légères.
Publié le 18-05-2022 à 06h00 - Mis à jour le 18-05-2022 à 08h28
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La toison tend aujourd’hui vers le poivre et sel.Le compteur de la vie affiche 73ans.À l’instar de quelques-uns de ses guides musicaux (Nicolas Peyrac, Bernard Lavilliers, Alain Souchon), Étienne Bertrand n’a cependant rien perdu du feu artistique qui brûle en lui depuis les années 80 parallèlement, à l’époque, à sa carrière dans l’art graphique et l’imprimerie. Aujourd’hui retraité, il a tout le loisir de laisser parler sa plume dans des textes et compositions.Et de sortir son 6ealbum, Capharnaüm . "C’est vrai que cela fait référence à la vision du désordre du monde actuel que j’y propose, mais aussi à l’éclectisme musical entre pop-rock, balades, slam et même un rap qui n’en est pas vraiment un" , éclaire le Waremmien qui revendique le regard du septuagénaire sur bien des dérives actuelles.
La course au profit dans les secteurs des finances, de l’alimentaire, du pharmaceutique n’échappe, par exemple, pas à sa cible ( Au nom du pèze, du fric et du saint profit ), ni les dégradations (irréversibles?) qui affaiblissent la planète et les démocraties ( Droit dans le mur ). L’auteur-compositeur se pose aussi des questions sur l’après-pandémie et le retour (compromis?) au temps des franches accolades ( Qu’en sera-t-il demain? ). "On ne peut pas dire que c’est un album comique, même s’il y a beaucoup d’humour et d’autodérisioncomme sur le morceau Septuagénaire où l’on se croit toujours jeune", sourit Étienne Bertrand, qui s’autorise à jeter un regard en arrière quand il avoue vouloir redevenir enfant ( Dans mon sommeil ).
Majoritairement, le propos est donc grave dans les paroles écrites par le Waremmien, là où les couleurs musicales viennent en atténuer la noirceur par plus de légèreté.
Dessers, Coclet, Bianchin
Là, et il avait tenté l’expérience sur le précédent album, Étienne Bertrand puise un surplus d’inspiration dans des collaborations comme quand il emprunte un instrumental à Éric Bianchin en support d’un étonnant slam ( L’artiste est une éponge ). Autres partenariats, et non des moindres, ceux de Didier Dessers (l’alchimiste du regretté Pierre Rapsat) aux arrangements, mixage, et production, et de Rudy Coclet au mastering, participent à l’impression finale d’un album très soigné. "Didier a l’art de modifier trois ou quatre notes qui feront la différence et apportent un plus.On est déjà en train de travailler mon 7ealbum" , termine un Étienne Bertrand décidément prolifique.
e.bertrand@skynet.be