Réfugiés incivils à Oreye: «Un phénomène assez nouveau»
Un groupe de transmigrants égarés est à l’origine de diverses incivilités à Oreye. Un phénomène récent, selon les autorités, qui a ammené hier, mardi, à une importante opération de police.
Publié le 24-03-2021 à 08h02
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Ce mardi a été rythmé par une importante opération de police à Waremme et Oreye (lire par ailleurs). Ce déploiement d’une vingtaine de policiers fait suite à des faits d’incivilités récemment observés à Oreye, de la part de certains transmigrants égarés.
«La situation a commencé à dégénérer il y a environ un mois. On a dû faire face à des vols au Carrefour Market et à la station-service Welcome, où une bagarre s'est d'ailleurs déclarée entre le gérant et les réfugiés, confie le bourgmestre d'Oreye, Jean-Marc Daerden. S'ils volaient de la nourriture, je serais plus tolérant mais ici, c'est de l'alcool qu'ils cherchent. Une consommation qui donne parfois lieu à des situations d'imprégnation alcoolique générant, tard dans la nuit, du tapage dans le village. Mais aussi un sentiment d'insécurité.»
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Certains migrants de ce même groupe «squattent les abribus. Les citoyens n'osent plus y attendre leur bus. Ils occupent aussi la plaine de jeux où les enfants ne vont plus à cause de cette présence. On a aussi eu des retours de citoyens qui font état de jets de pierre et de dégradations sur les voitures». À noter cependant que la situation s'est aujourd'hui stabilisée à Oreye, toujours selon le bourgmestre.
«Leur présence positive a changé»
À la suite de ces désagréments, le bourgmestre d'Oreye a demandé à la zone de police de Hesbaye de déployer des patrouilles supplémentaires dans la commune pour veiller au grain. «Le caractère positif de la présence des migrants a changé. C'est vrai qu'avant, leur présence n'était pas un problème. Il y avait un respect de leur part. Mais il y a un mois, la situation s'est dégradée, bien que la présence accrue de la police ait calmé les choses», ajoute le maïeur.
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Mais à quoi est dû ce nouveau type de comportement? Tout d'abord, il faut comprendre que les populations de transmigrants vont et viennent constamment sur la transhesbignonne. Certains arrivent à passer en Angleterre mais d'autres, ceux qui échouent, reviennent à la case «Hesbaye». D'autres encore, de nouvelles têtes, arrivent dans la région. «Je pense que jusqu'alors, on avait affaire à des groupes de migrants plus matures, plus pacifiques. Ici, on est face à un groupe de plus jeunes qui est arrivé il y a un mois. Je pense aussi que certains transmigrants prennent conscience de l'impunité qui règne les concernant.»
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Une impunité due à une gestion de cette crise migratoire boiteuse, voire inexistante au niveau fédéral, et à l'impuissance de la police à qui on ne donne pas suffisamment de moyens. «Personnellement, j'ai conscience de la catastrophe humaine qui se joue ici. Le vivre ensemble, oui, mais dans le respect des uns et des autres», conclut le mayeur.
Le président du CPAS d'Oreye, Bernard de Sart, lui, «ne comprend pas bien ce qui a changé pour qu'on assiste à de tels comportements de la part des migrants, qui passent pourtant par Oreye depuis longtemps. Je trouve cela dommage car ce type de comportements met à mal l'aide qui est apportée aux transmigrants respectueux».
«La situation n’est tout simplement pas gérée»
Et face à ce type de comportements, les autorités ont évidemment le devoir d'agir. «C'est le travail des autorités que de faire régner l'ordre. Mais gérer cette crise n'est pas une compétence des Communes.»
Je pense que la situation n’est tout simplement pas gérée au niveau fédéral, qui semble davantage se retrancher derrière les Communes
Mais que fait le fédéral? «Je pense que la situation n'est tout simplement pas gérée au niveau fédéral, qui semble davantage se retrancher derrière les Communes. Il est certain en tout cas que les migrants ne veulent pas se faire connaître en Belgique, puisqu'ils aspirent à passer en Angleterre. Il est donc difficile de connaître leur identité, ce qui rend le travail des institutions compliqué. Avec ça, nous, Communes, on se retrouve dans des situations inextricables. Je trouve dommage qu'il n'y ait pas de consensus pour offrir une solution correcte à ces personnes.»
Précisons qu'un lieu d'hébergement citoyen destiné aux réfugiés existe encore à Oreye, dans une ferme, même s'il ne sera bientôt plus utilisé pour ça. «Et nous, on est un petit village et on n'a pas de structure pour assurer un accueil.»
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