Réfugiés incivils à Oreye: «Des jeunes à bout d’objectif qui ne projettent même plus de traverser la Manche»
La plateforme de soutien aux réfugiés «Hesbaye, terre d’accueil» craint que les transmigrants incivils nuisent à la réputation de la majorité de réfugiés respectueux.
Publié le 24-03-2021 à 08h04
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Du côté de la plateforme citoyenne «Hesbaye, terre d’accueil», on estime normal que la police cherche à mettre la main sur les fauteurs de troubles qui, parmi les réfugiés, instaurent un sentiment d’insécurité dans la population locale et même parmi les personnes en transit.
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«Avec les débordements rencontrés à Oreye, c'est logique que la police mène une enquête, explique Sophie Godefroid, de la plateforme citoyenne. Si un migrant commet un délit, c'est normal qu'on procède à des contrôles. On espère d'ailleurs que ces personnes seront identifiées car leurs méfaits nuisent à la réputation de la majorité de réfugiés qui ne pose aucun problème.»
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Pour Diego Dumont, fondateur du pendant hesbignon de la Plateforme de soutien aux réfugiés, «cette opération était prévisible au vu des problèmes rencontrés à Oreye mais aussi à la gare de Waremme récemment, dit-il. La police veut savoir qui est qui, qui est où. Et c'est normal».
À noter qu’en Hesbaye, la population de réfugiés ne représente qu’une quarantaine d’individus présents simultanément. Un chiffre qui reste stable au fil des mois, des années…
Trois types de populations migratoires en Hesbaye
Diego rappelle, et à juste titre, qu'il existe trois types de populations migratoires présentent dans le couloir transhesbignon. «Il y a les "gars" (NDLR: et les «gattes») qu'on connaît bien, qui sont cool et à qui on vient en aide quotidiennement. Ce sont davantage des victimes des passeurs. Ensuite, il y a les passeurs», que les réfugiés paient une fortune pour tenter de rejoindre l'Angleterre.
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«Et entre les deux, il y a une population à bout d’objectif, qui ne projette même plus de traverser la Manche. Ce sont bien souvent de jeunes ados en bout de course et qui sombrent dans des assuétudes. Et forcément, pour assouvir leurs addictions, ils sont prêts à tout, et donc à voler, comme ce fut le cas à Oreye.»
Mais une fois encore, la plateforme citoyenne déplore un manque de solidarité entre les Communes dans cette problématique mais aussi un manque de structure.
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«On le voit bien. Les endroits où on peut accueillir tout le monde dans un cadre, avec des bénévoles, sont beaucoup plus paisibles. On diminue le problème. On le constate à Crisnée, à Waremme… C'est pourquoi on cherche tant à conscientiser les bourgmestres, s'évertue le Lincentois. C'est vrai que ce n'est pas un problème qui doit être géré par les Communes. Mais les Communes qui ne bougent pas en disant que ce n'est pas leur problème le diront encore dans 10 ans. Et puis, c'est plus cool pour les riverains que les réfugiés soient encadrés.»