Balades contées au château de Moha : de l’autre côté, le vrai du faux (photos)
"Farandole", la nouvelle édition des balades contées à Moha a démêlé le vrai du faux sur un chemin qui mène nécessairement à soi.
- Publié le 11-09-2023 à 08h00
- Mis à jour le 11-09-2023 à 09h08
Démêler le vrai du faux, ce qui est réel ou imaginaire, mensonge ou vérité, cela suppose un fil qui unit tout cela. Le fil, c’est le chemin, celui qui mène nécessairement à soi, au propre comme au figuré, sur la scène comme à la vie. La 21e édition des balades contées à Moha, ce week-end, a pris le parti de questionner tout cela. Le jeu, ici, c’est une illusion, du théâtre où rien ne peut être réel. Et pourtant, tout est vrai. Les acteurs, leurs costumes, les saynètes qui donnent l’illusion de. Où se cache alors la vérité ? Et le mensonge ? Mais est-ce là la vraie question à se poser ? Platon parlait déjà d’une réalité qui serait le fait de notre expérience. Les apparences sont-elles dès lors trompeuses et le théâtre, une grande scène à ciel ouvert où tout se confond jusqu’à nous faire perdre le fil d’une histoire pourtant abordable ? La nôtre en fait.
"Farandole", titre du spectacle, c’est un questionnement, en continu. Des allers-retours entre le vrai et le faux, une mise en perspective de ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. C’est aussi une remise en question de ce qu’on devine être, ce qui est et ce qui ne l’est pas. Il y a de l’hypocrisie, du faux-semblant, les apparences, la réalité, la vie toujours et le théâtre.
Là où on pourrait facilement se perdre, on se retrouve pourtant. C’est là le parti pris de Benjamin Belaire, auteur et metteur en scène. C’est-à-dire nous faire perdre le fil pour mieux le retrouver ensuite. S’appuyer sur la réalité – la nôtre – qui est forcément truquée, pour nous emmener ailleurs, de l’autre côté des apparences. La où le simple reste du réel.
En tout, neuf saynètes éparpillées sur un chemin illuminé dans les ruines du château de Moha. Neuf occasions de s’interroger sur notre existence, sur les masques que nous portons – ou pas – sur les artifices pour paraître plutôt qu’être, tout simplement. Et il y a la Lune, son ombre sur le chemin, en continu. Celle qui voit tout malgré sa face cachée.
Ce qui reste, c’est l’impression du beau, c’est l’instant vécu pour de vrai même si on a fait comme si, même si on n’y a cru qu’un moment. Car tout a réellement existé puisqu’on l’a vu. Et qu’on s’est donné la main pour un pas de danse ensemble dans une farandole qui, ce soir-là, servait immanquablement de trait d’union entre le vrai et le faux.