La Wanzoise Martine Stoffels est une artisane du verre et la lumière
Ça a été un simple hobby pendant des années. Mais depuis qu’elle est pensionnée, Martine Stoffels s’y adonne davantage et s’est même lancée comme vitrailliste en indépendante complémentaire. Elle vient aussi d’être reconnue officiellement.
Publié le 02-03-2023 à 09h52 - Mis à jour le 02-03-2023 à 09h53
Martine Stoffels, c’est un personnage haut en couleur, à l’image des pièces en verre qu’elle produit. À la fois fragile et solide comme lui, aussi. Et qui aime par-dessus tout la lumière. C’est d’ailleurs elle qui l’a incitée à suivre un premier stage de vitrail à l’été 2015. "La lumière à travers le verre me fascine, ça a quelque chose d’apaisant. J’ai vraiment mordu, au point que j’ai transformé mon garage en atelier et la voiture dormait dehors", se rappelle en riant celle qui vivait alors à Walhain. Avant de passer par Bruxelles, Andenne puis Wanze, où son compagnon lui a aménagé un atelier baigné de lumière naturelle, au fond de leur jardin. Dès qu’elle peut, elle y est. "Mais il faut que j’aie au moins deux heures devant moi, pour avoir le temps d’entrer dans une bulle. Pas question non plus de travailler si je suis énervée." C’est que le verre est un matériau pas simple à travailler, qui demande à la fois force et précision. "Il faut avoir une main souple, un geste franc et ne jamais interrompre une coupe." Et pour les cuissons, en ex-prof de chimie, Martine Stoffels "expérimente plein de trucs, un peu comme dans une démarche scientifique, et je tiens un carnet de labo super détaillé pour pouvoir reproduire après la même chose".
Des loups pour la balade artistique d’Antheit
Après avoir travaillé pendant des années la technique Tiffany (dont en 3D), la Wanzoise est passée plus récemment au fusing, qui consiste à faire fusionner des morceaux de verre, sans joints. Par le biais de plusieurs cuissons, elle "sculpte" le verre, lui donne la forme qu’elle veut grâce à des gabarits. Pour produire des plats, des lampes, des objets de déco et même des bijoux avec ses chutes. Après un stage, il y a quelques semaines, auprès d’un verrier allemand qui expose dans des musées, l’artisane a participé à son premier marché de Noël, à Wanze, et s’est lancée comme indépendante complémentaire. Elle dispense aussi des cours à la demande. Et travaille sur commande, "c’est ce que je préfère: créer une pièce qui ressemble à ce que le client avait imaginé". En juin, elle participera à la balade artistique d’Antheit sur le thème du loup. Pour ça, Martine Stoffels prépare deux pièces: un loup beige/brun en Tiffany et un loup en fusing blanc et rouge pour coller à la légende du loup de Leumont. Une occasion de plus de faire connaître son travail, souvent mal évalué. C’est que les pièces en verre ont un certain prix. "Mon four, c’est 4,1 kw/h, il y a souvent 4 cuissons, et une cuisson, c’est 10-12 heures donc rien qu’en électricité, ça a déjà un coût. Le verre lui-même, il faut compter 140 € du m2. C’est tout ça, qui justifie les prix parfois élevés. Alors, soit je me paie, même au tarif horaire d’une femme de ménage, et je ne vends pas ; soit je rentre juste dans mes frais. Comme dit mon comptable, j’ai des frais incompressibles et des rentrées minuscules…", résume-t-elle en souriant, réaliste et un peu fataliste.
Et la reconnaissance comme "artisan certifié" (lire ci-contre), ça a/aura quel effet ? "Ça va me donner une visibilité supplémentaire puisque je suis maintenant reprise dans un annuaire. C’est un gage de qualité et de sécurité pour mes clients. Personnellement, je le prends comme une reconnaissance de mon travail, ça m’a un peu fait “l’effet L’Oréal parce que je le vaux bien”, je dis toujours en riant !"
"Monado, les vitraux de Martine" sur Facebook. 0476/87 35 73.