Wanze: un hommage musical au violoniste Jean-Pierre Catoul qui décédait il y a 20 ans
Jeudi, le centre culturel de Wanze accueille un concert hommage au violoniste, compositeur et arrangeur qu’était Jean-Pierre Catoul.
Publié le 06-02-2023 à 11h58 - Mis à jour le 06-02-2023 à 14h41
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La nuit du 22 au 23 janvier 2001, Jean-Pierre Catoul décédait, victime d’un chauffard poursuivi par la police sur la E40. Un des plus grands violonistes de jazz et de la musique en général, reconnu internationalement, nous quittait. Originaire de Wanze, il était de la génération du pianiste Éric Legnini et du batteur Stéphane Galland, deux Hutois avec lesquels il a fait ses débuts sur la scène du festival "Ça Jazz à Huy". En 1990, il y a fait la première partie de Stéphane Grappelli qui l’invitera ensuite sur scène à "Jazz à Liège". Le violoniste accompagnera par la suite de nombreux artistes de la scène française: Barbara, Stephan Eicher, Alain Bashung – il enregistrera entre autres le célèbre album "Osez Joséphine" -, Alain Souchon, et surtout William Sheller dont il fut le directeur artistique. Sans oublier la scène jazz où il accompagne Toots Thielemans, Philip Catherine, Didier Lockwood et tant d’autres.
Son premier album personnel, "Modern Gardens" en 1990, donne déjà un aperçu des croisements qu’il apprécie entre jazz et rock. Plus intimistes seront les duos avec les pianistes Charles Loos et Pirly Zurstrassen, alors qu’il touche aussi à la world music et au folk avec l’accordéoniste Gwenaël Micault. L’appellation "jazz fusion" était celle qui lui convenait le mieux. "C’est une étiquette que je revendique, ce n’est pas du jazz-rock qui charrie des connotations de musique simpliste avec des thèmes gentils et des accords simples et une batterie qui cogne. La fusion, c’est plus large." Quel que soit le style, Jean-Pierre Catoul était un modèle d’exigence. "Un instrument doit se travailler énormément, disait-il. Si j’entends un gars qui joue avec ses tripes, mais qui flanche un peu, ça m’énerve. Inversement, on dit que si un gars joue un peu faux, ce n’est pas grave, c’est l’émotion qui compte. Non ! On peut jouer techniquement, en place, et avec de l’émotion. Pourquoi les deux seraient-ils incompatibles ?"
Un hommage jeudi
Ce jeudi à 20h30, ses amis musiciens lui rendront hommage au centre culturel de Wanze pour les 20 ans de sa disparition. Entouré du violoniste Alexandre Cavalière, de l’altiste Éric Gerstmans, de la violoncelliste Annemie Osborne et de Thibault Dille à l’accordéon, le pianiste Charles Loos a préparé un répertoire mêlant des compositions de Jean-Pierre Catoul et de nouvelles de sa propre plume.
William Sheller l’emmena dans sa belge « Olympiade »
Automne 1994, William Sheller est pour une douzaine de soirées sur la scène de l’Olympia. Autour de lui, dix-neuf musiciens dont la crème du jeune jazz belge: Manu Hermia, Laurent Blondiau, Pierre Bernard, André Klenes, Éric Gerstmans aussi. Et Jean-Pierre Catoul pour diriger le tout. "Mes musiciens sont les crayons de couleurs de ma trousse symphonique. Ils apportent chacun leur touche unique, dira William Sheller. Ce mélange est harmonieux. Après avoir travaillé dans différentes formules, je trouve celle-ci assez équilibrée." Ce double album est un condensé des grands succès de Sheller, avec Micheline Dax et Marie-Paule Belle en invitées. L’enregistrement sur un double album intitulé "Olympiade" reste une trace mémorable du rôle de Jean-Pierre Catoul dans la musique du chanteur.