L’autel de Saint-Mort réssuscite pour l’église de Moha
Récupérés dans l’ancienne église Saint-Mort, un autel néogothique et un ambon ont été restaurés par Bernard Mélard à Moha.
Publié le 25-01-2023 à 09h50 - Mis à jour le 25-01-2023 à 09h51
"J e suis passionné par le patrimoine religieux et par sa préservation…" Et quand on aime, on ne compte pas ses heures. C’est le cas de Bernard Mélard. Cet Engissois qui se définit comme menuisier ébéniste a restauré un autel et un ambon (sorte de lutrin d’église) au bénéfice de l’église de Moha. "J’ai commencé à compter mes heures de travail puis j’ai abandonné, sourit l’artisan. Il m’a fallu un an et demi pour faire ce travail." De la patience donc et de l’ingéniosité car le mobilier était dans un état très détérioré. "L’autel date sans doute de 1900 puisqu’il est de style néogothique, détaille le spécialiste qui a travaillé pendant 30 ans pour les musées liégeois. Il provient de l’église Saint-Mort, tout près de l’hôpital de Huy. L’endroit était devenu quasi un pigeonnier où il régnait 200% d’humidité. Les boiseries étaient couvertes de fientes et très abîmées." C’est ainsi que le mobilier a été réparé en reprenant certaines pièces d’autres éléments traînant dans l’ancienne église près du CHRH. Tous les bois restants ont d’ailleurs été récupérés. "Sur l’autel, j’ai dû refaire des plinthes et resculpter un fleuron en haut d’une colonne, explique Bernard Mélard. Comme à l’origine, il s’agissait d’un autel placé contre le mur du fond de l’église, j’ai déplacé la pierre d’autel pour qu’elle soit plus proche du célébrant."
Pour ce qui est de la restauration de l’ambon, Bernard Mélard a également travaillé avec des matériaux de “récup” venant de Saint-Mort. Ainsi la partie inférieure possède des colonnes semblables aux bancs de communion situés dans le chœur de l’église de Moha. "Et pour la partie supérieure du meuble, c’est une prédelle (NDLR la partie inférieure d’un retable) qui allait sans doute sur l’autel quand il était encore dans l’église Saint-Mort."
Tout ce travail, Bernard Mélard l’a effectué avec passion et bénévolement. "En échange, je demande juste quelques indulgences. J’espère qu’en prenant soin de ces éléments religieux, le bon Dieu me gardera une bonne place au paradis", sourit le bénévole.