Les petites errances de Claudine Grodent : une expo peinture à découvrir à Wanze
Les peintures de Claudine Grodent, à découvrir au centre culturel de Wanze, révèlent une nature intacte qui, pourtant, pose question.
Publié le 03-01-2023 à 06h00 - Mis à jour le 03-01-2023 à 09h14
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L’artiste, parfois, regarde une page blanche en pensant que quelque chose, peut-être, s’en détachera. Chez Claudine Grodent, qui expose au centre culturel de Wanze, rien n’est défini à l’avance sinon l’intime présence du presque rien qui l’éblouit déjà. Chez elle, c’est l’intention du moment qui reste le point de départ de sa création. Sa démarche reste alors intime, nourrie de ses nombreuses balades en forêt et du souvenir qui lui en revient. Aussi ses peintures s’ancrent-elles dans un présent renouvelé qui traduisent un voyage intérieur, une errance. "Il y a quelque chose de l’ordre de l’écho quand je me promène seule en forêt, explique Claudine Grodent. La peinture, c’est aussi les sensations que j’ai de mes balades."
Suggestifs ou précis, réels ou restitués, ses tableaux traduisent des fragments de vie passée, des envies d’ailleurs, des souvenirs d’une enfance libre et insouciante. C’est comme un monde repeint sur la toile où glisse la lumière du jour, de n’importe quel jour. Et les paysages ne sont pas restitués à l’identique. Ici, nous sommes dans le domaine de l’indicible. À chacun alors sa libre interprétation du tableau. "Je fais passer un certain message dans ma peinture et puis, chacun se l’approprie, chacun reprend pour lui-même ce qu’il voit pour ensuite faire son propre voyage."
Ancré dans une nature encore préservée, son travail reflète aussi des doutes. À moins qu’il s’agisse de questionnements liés à la présence de l’homme. "Lors de mes promenades dans les bois de Solière et Saint-Léonard, j’ai remarqué qu’on avait posé des clôtures. C’est un paradoxe. L’homme veut protéger la nature et il la clôture."
Il n’y a pourtant pas de violence dans ses paysages. Juste ce rose posé pour brouiller les pistes. Un rose franc, fluoré qui donne l’impression de sécurité alors qu’un drame pourrait se jouer. Autre récurrence dans le travail de l’artiste wanzoise, par ailleurs assistante sociale, l’estompement de la couleur, son effacement. "Car ce qui existe risque de disparaître."
Exposition « Transhumances », de Claudine Grodent, est à voir au centre culturel de Wanze jusqu’au 15 janvier. En semaine de 9 à 12 h et de 13 à 16 h et le dimanche de 14 à 17 h. Fermé du 24/12 au 03/01.