Le vent de la discorde souffle sur l’éolienne citoyenne
Mardi, il était question au conseil du compte communal mais surtout de l’éolienne citoyenne. La majorité veut racheter des parts dans Enercity.
Publié le 30-05-2014 à 06h00
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Mardi, toutes les chaises avaient été réquisitionnées pour accueillir le public venu en nombre pour assister au conseil. C'est donc devant un parterre de citoyens que les élus ont débattu. Un public qui n'a pas manqué de faire entendre sa voix tout au long du conseil et ce, malgré les rappels à l'ordre du président de séance. Ce qui amenait la plupart des citoyens: le rachat par la commune de 752 parts à Ecetia et de 900 parts à FESD pour «monter dans le capital» d'Enercity, coopérative qui gère l'éolienne citoyenne. Le collège estime, sur base d'un rapport d'experts, qu'il s'agit d'un bon investissement. Cout de l'opération: 476 000 euros. La commune détiendrait ainsi 80% des parts, les 20 autres appartenant aux citoyens. «Le rachat des parts était prévu 3 ans plus tard dans la convention. Nous sommes maintenant 5 ans plus tard», justifie Guy Houssa, échevin en charge du dossier.
La décision est très loin de plaire à l’opposition mais aussi aux membres d’Enercity. Dans un communiqué envoyé juste avant le week-end, ils qualifiaient le comportement du collège de «croisade» contre le développement. En 2011, les autorités communales avaient en effet donné leur aval pour une stratégie de co-développement, dans le but d’étendre ce petit parc éolien. Mais le rachat met à mal ce plan.
D’un côté et de l’autre, les propos ont été virulents, tendant parfois dangereusement vers l’attaque personnelle. Ce qui a d’ailleurs valu des huées et sifflets du public. Outre le revirement de situation, Jean-François Ravone, élu d’opposition et membre d’Enercity, a surtout reproché au collège de faire perdre 1,5 million d’euros à la coopérative, qui aurait permis un investissement dans une seconde machine.
Il n'y a pas que cela qui coince: les conseillers d'opposition estiment ne pas avoir toutes les informations en main. Car lors des débats, Guy Houssa a laissé entendre que des négociations étaient en cours avec EDF-Luminus. Mais de quoi s'agit-il? Mystère. D'après la majorité, ils ne peuvent encore rien en dire à la demande d'EDF-Luminus. «Vous nous demandez de prendre position sur base d'informations partielles. Je pourrais peut-être être convaincue par une philosophie de rachat mais pas sans savoir qu'elles sont les finalités de votre convention avec EDF», a calmement expliqué Christine Collignon.
Comme on pouvait s’y attendre, l’opposition a voté contre ce point.