Il touche 20 000€ pour louer un appart
Pendant un an, un immeuble de Verlaine a accueilli une culture de cannabis à l’insu de son propriétaire.
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Publié le 18-06-2021 à 06h00
«Des noms, je n'en donnerai pas. Pas parce que je ne veux pas, mais parce que je ne peux pas. J'ai des enfants.» L'ambiance est posée. Ce Liégeois de 39 ans est prêt à reconnaître ses torts, mais il ne «balancera» personne, pour ne pas mettre sa famille en danger. Il faut dire qu'il s'est mis dans de sales draps lorsque, fin 2015, il a accepté un job simple, mais avec des belles perspectives de rentrées financières. «Il suffisait que je loue un appartement pour que des gens y cultivent du cannabis.» C'est sur un immeuble de Verlaine que l'homme jettera son dévolu. Très vite, trois «jardiniers» originaires d'Albanie viendront y poser leurs valises pour ouvrir trois chambres de culture de cannabis. Le système électrique de l'immeuble est piraté et, pendant un an, environ 9 tonnes de terreau seront acheminées sur place.
«Je ne pouvais pas revenir en arrière»
Le Liégeois avait un seul et unique job, dit-il: payer le loyer, avec de l’argent laissé en liquide par les responsables de la culture, dans un tiroir de la cuisine. Il devait également faire croire qu’il vivait là, en se montrant régulièrement sur les lieux, surtout avant que l’agent de quartier ne passe. Sa commission s’élevait à 20 000€, une fois que deux cultures ont été mises en place.
«Je me rends compte que c'était de l'argent facile. Mais une fois que c'était en route, je ne pouvais pas revenir en arrière. Pas avec ces gens-là.» Justement, ces gens-là, qui sont-ils? Vraisemblablement des Albanais installés dans le Limbourg, et déjà impliqués dans d'autres cultures. Tous se sont plus ou moins évaporés dans la nature (l'un serait même mort) après la perquisition de police du 1er décembre 2016, qui a notamment permis de retrouver 25 kg de fleurs de cannabis et 31 kg de têtes de plantes. Une désertion qui laisse le père de famille seul, face à un règlement collectif de dette s'élevant à 46 000€, pour les dégâts occasionnés à l'immeuble verlainois. Il risque par ailleurs une peine de prison de 15 mois et la confiscation des 20 000€ perçus dans le cadre de l'activité. Son avocat demande la plus grande clémence.
Jugement le 9 septembre