Il loue ses moutons pour l’écopâturage
Laurent Champon lance Sheep & Co, son activité d’écopâturage. Il loue ses moutons pour entretenir les espaces de manière écologique.
Publié le 13-01-2021 à 12h16
Entre Laurent Champon et les moutons, c'est une longue histoire d'amour et de passion qui dure depuis plus de vingt ans. «J'ai toujours eu des moutons chez moi. Je suis aussi actif dans les parcs et jardins. J'ai finalement associé mes deux passions…» Au printemps dernier, il s'est lancé dans une nouvelle activité, complémentaire à son job de pompier professionnel à Liège: la location de moutons pour l'écopâturage pour entretenir des espaces verts de manière écologique et économique. Son nom: «Sheep & Co». «Les moutons sont de véritables débroussailleuses écologiques, sourit Laurent Champon. Avant, quand j'allais débroussailler des terrains, je prenais des machines mécaniques et je constatais les dommages collatéraux sur la biodiversité: orvets, souris, nids… J'ai regardé de nombreuses émissions et reportages sur l'écopâturage, très répandu en France. Je me suis aussi renseigné auprès de connaissances qui le pratiquaient. Et je me suis lancé.»
Le Tinlotois de 43 ans propose ainsi de «prêter» ses bêtes pour entretenir ou nettoyer des prairies/terrains/jardins, d'entreprises, de collectivités, de privés. Une alternative plus écologique. «Orties, ronces, herbes, ils mangent tout. C'est très efficace. En plus, pas de machine à essence, pas de produit phytosanitaire et on préserve le biotope.»
Laurent dispose actuellement de deux races de moutons: le roux ardennais, race belge, et le mouton d'Ouessant, mouton nain, «la plus petite race au monde», une race très rustique aussi, particulièrement adaptée à l'écopâturage.
«Ils peuvent être utilisés pour les plus petits espaces où il ne faut qu’un mouton. Car les roux ardennais n’aiment pas être seuls, contrairement au mouton d’Ouessant.»
En hiver, les neuf moutons sont abrités dans la bergerie de Laurent, dans sa propriété. Mais dès les beaux jours, ils peuvent être «envoyés» en mission. «On peut les louer à l'année pour entretenir un terrain ou pour un temps déterminé, s'il faut simplement débroussailler ou nettoyer le site, ce qui peut prendre de 15 jours à un mois. Il faut savoir qu'un mouton mange l'équivalent de 1000 m2 d'herbe et végétaux sur une année.»
Le Tinlotois l'assure, il s'occupe de tout: transport des bêtes, abreuvage et si le terrain n'est pas clôturé, il peut venir avec ses clôtures électrifiées amovibles. «C'est vraiment un service complet.»
Si les avantages sont écologiques, ils sont aussi économiques et sociaux. «Ce n'est vraiment pas onéreux comme système. Et puis surtout, il y a l'aspect relationnel avec l'animal. C'est une vraie rencontre. Et pour les entreprises, c'est un plus pour leur image de marque écoresponsable.»
Laurent Champon a déjà décroché plusieurs clients dans la région, à Nandrin ou à Neupré et le bouche-à-oreille fait le reste. «Je transporte mes bêtes dans un rayon de 20-30 kilomètres.»
Si l'écopâturage n'est pas encore fort répandu en Belgique, il espère être un levier. «En France ou aux Pays-Bas, les sociétés comme la mienne sont nombreuses.»