Tinlot: Cilou Louviaux raccroche l’écharpe après 18 ans de mayorat
Six ans dans l’opposition. Dix-huit comme bourgmestre de Tinlot. Cilou Louviaux va bientôt entamer sa «2e vie». Interview bilan.
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Publié le 13-10-2018 à 06h00
Une page se tourne, ce dimanche, à Tinlot avec l’absence de deux des ténors de la politique locale sur les listes électorales: Freddy Prouveur, figure historique de l’opposition (voir ci-dessous) et la bourgmestre, Cilou Louviaux.
Cilou Louviaux, comment une native du Nord de la France s’est retrouvée dans la politique à Tinlot?
Mes premières élections communales remontent à 1994. La liste de la majorité sortante n’était pas très ouverte. Ramelot n’avait jamais eu d’élu depuis la fusion des Communes. Avec d’autres, on a créé la liste Tinlot Participation (TP). On a décroché trois des neuf sièges au conseil. Six ans plus tard, paf! Je deviens bourgmestre avec une majorité courte (six élus sur onze) et dure face à Pol Hartog (TCR), Freddy Prouveur (MC) et Jean Leclère (UC).
Vous serez reconduite à deux reprises. Mais, en interne, la fin n’aura pas été si sereine dans l’équipe TP. C’est un regret?
Oui, j’ai tout fait pour préparer la relève car je savais la difficulté de passer d’un rôle de conseiller à celui de bourgmestre. Comme les préparatifs de ces élections étaient tendus, j’ai préféré faire un pas de côté. Mais je maintiens évidemment mon soutien à la liste TP et à Christine Guyot qui l’emmène.
Quel sentiment vous anime?
La satisfaction de laisser une commune en ordre pour les suivants. Avec la nouvelle directrice générale, on a refait un règlement de travail, remis les statuts en ordre. On a aussi une directrice financière très rigoureuse. D’ailleurs, j’en profite pour remercier l’ensemble du personnel communal avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à travailler.
Vingt-quatre ans d’engagement politique… C’est le bon moment?
Oui. C’est suffisant pour deux choses. J’ai 66 ans. De nouveaux défis pour la Commune demandent de nouvelles énergies. Et puis, j’ai envie de retrouver du temps pour ma famille.
Votre meilleur souvenir?
Jamais, je ne suis rentrée d’un souper ou d’une activité sans avoir eu un chouette échange, une belle rencontre. Je parle des citoyens mais aussi des collègues bourgmestres du Condroz avec certains desquels j’ai même tissé de véritables liens d’amitié.
Et à l’inverse?
En 2002, un enfant à vélo avait été mortellement touché par la herse d’un tracteur.
Imaginons qu’à 42 ans, on vous propose de vous engager aujourd’hui, en connaissance du climat de défiance du politique.
J’en suis attristée. On peut aussi le comprendre parfois. Je suis gênée que certains aient à ce point fait passer leur intérêt personnel et financier avant l’intérêt collectif. Justement, je m’engagerais à nouveau pour montrer qu’on peut faire la politique proprement.
Quel reproche a-t-on pu vous faire le plus souvent?
«Tu ne devrais pas t'en faire comme ça!» Je me stresse beaucoup trop. Cela vient d'un manque de confiance en moi. Je suis assez timide et réservée à la base. On vit avec…
Et le compliment?
«On ne te dérange jamais quand on te sollicite.»
Qu’allez-vous faire le 4 décembre au matin, lendemain de l’installation du futur conseil?
Un petit-déjeuner avec mon mari sans me dire que je dois aller à la Commune. Je vais commencer ma 2e vie. J’ai besoin de me retrouver. D’abord prendre le temps de me reposer. Puis faire les choses par plaisir: jardiner, intégrer une chorale peut-être.
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