Les orchidées de Phytesia au chevet d’une boisson asiatique

La société Phytesia teste des cultures d’orchidées en Turquie qui permettront de sauver le «salep», boisson populaire d’Asie.

Les orchidées de Phytesia au chevet d’une boisson asiatique
Pascal Lambé Phytesia SA ©Heymans

Le salep est une boisson tonifiante ultra-populaire au Moyen-Orient. « C'est le red-bull asiatique», assure Pascal Lambé, directeur de la société Phytesia, installée à Scry. Ce breuvage mélange des extraits de bulbes d'orchidée, de la cannelle et du lait. Le salep se vend en poudre à dissoudre ou en berlingots. «On la boit depuis des siècles au Maroc, en Turquie, en Irak, en Iran, en Syrie, pour se donner des forces, guérir d'un rhume ou apaiser des courbatures. Mais cette boisson est menacée de disparaître». Les producteurs de salep font en effet face à la raréfaction de la plante dans leurs pays. La cueillette sauvage de ces variétés spécifiques dans des sites naturels a conduit à la disparition progressive de l'espèce, qui de plus, est aujourd'hui une espèce protégée sur le plan mondial. «On parle de dix millions de bulbes arrachés chaque année pour produire cette boisson.» C'est pour sauver cette boisson menacée que Pascal Lambé a été contacté par une société turque. Phytesia s'est en effet spécialisée dans la culture in vitro et la vente d'orchidées des régions froides dont les variétés concernées par le salep. «On nous a donc demandé de développer un projet de production à grande échelle de ces orchidées, en technique artificielle, d'abord élaborée in vitro en labo puis sur place, sur les terres locales. Les premiers résultats en Turquie sont positifs. Il faudra ensuite améliorer le process pour que les coûts de production soient moins élevés et compétitifs. Produit avec des orchidées de culture artificielle, et donc légales, le Salep pourrait même être exporté en Europe.»

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