Kilomètre vertical - Marie Dessart a pris son pied aux Mondiaux d'Innsbruck: "C'est fou de vivre tout ça à mon âge"
Engagée aux Mondiaux de kilomètre vertical, l’athlète du WACO a terminé à une honorable 62e place. Une première expérience réussie.
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- Publié le 08-06-2023 à 15h13
- Mis à jour le 08-06-2023 à 15h14
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Et de trois ! Troisième participation à un championnat du monde pour Marie Dessart. Une véritable touche-à-tout qui a participé à cet événement dans trois disciplines différentes: en Xterra il y a une quinzaine d’années, en cyclisme Grand Fundo, avec un sacre à la clé, en 2018 et en kilomètre vertical ce mercredi. Le tout en plus d’une carrière en cyclisme sur route plus qu’accomplie.
Mais depuis maintenant plusieurs années, elle a lâché le vélo pour la course à pied en se spécialisant dans les épreuves dures, très dures. En gravissant des côtes pentues, très pentues. Ce qui lui a permis de décrocher cette place aux Mondiaux d’Innsbruck, où elle est arrivée lundi matin. "Par contre, ma valise, elle, n’est arrivée que le soir, je n’avais pas mes baskets avec moi la journée, rigole-t-elle. Mardi, nous sommes allés repérer une partie du parcours. Cette course était vraiment longue (NDLR: 7.2km) pour cette discipline. Il y avait surtout un kilomètre de plat avant de monter. Et puis, du 4e au 6e kilomètre, c’était plutôt un faux plat avant une dernière montée très sèche."
Un climat anxiogène avant le départ
Et malgré une certaine expérience et une reconnaissance pointue, le stress était bel et bien présent mercredi en début d’après-midi, juste avant de s’élancer. "Il y avait quand même un gros climat anxiogène, avoue l’élève de Roger Igo. Nous avons dû rentrer dans des tentes pour vérifier les tenues avant de rester une demi-heure dans un espace assez restreint. On sentait vraiment l’adrénaline. Et même si j’ai évolué à haut niveau à vélo, je découvrais un peu cette ambiance. J’ai un peu discuté avec la Française Christelle Dewalle (NDLR: sixième de la course) qui a été très chouette avec moi en me disant qu’elle avait aussi du mal avec ce climat. C’était sympa de dialoguer avec elle car c’est une grande championne."
C’est donc avec une grosse boule au ventre que l’athlète du WACO a pris un départ hyper rapide au milieu de la centaine de participantes. "Même si j’avais travaillé ma course sur le plat, c’était quand même hyper brutal, raconte Marie Dessart. Les places se jouent déjà à ce moment-là. Et, quand on a commencé à monter, j’ai quand même repris une dizaine de filles… qui sont revenues sur le plat. Dès qu’il faut relancer, c’est mon gros point faible, je ne viens pas de l’athlétisme. Sur la fin du parcours, il y avait plein de gens, j’ai quand même réussi à savourer. Dans ce genre d’efforts, on ne sourit pas souvent, mais j’ai réussi à être souriante, c’était bon de voir ces gens. J’ai donc passé la ligne avec le sourire… avant d’avoir une grosse chute de tension. Je me suis écroulée."
Qu’importe, car la 62e place de la Liégeoise était acquise. Loin du podium, mais l’important était ailleurs. "Je suis simplement à ma place. J’ai vraiment tout donné. abonde Marie Dessart. C’était vraiment une super expérience et c’est une chance de se retrouver là durant une semaine dans la montagne. Même à 42 ans, avec plein d’années de sport derrière moi, j’ai appris beaucoup de choses. C’est fou de vivre tout ça à mon âge et je suis contente de l’avoir vécu. J’ai fait tout ce que j’ai pu et j’étais réaliste, je savais que j’allais terminer plus ou moins à cette place-là. "
Rendez-vous dans deux ans ?
Une première aventure mondiale en course à pied qui pourrait bien ne pas être la dernière pour Marie Dessart. "À chaque fois, à la fin d’une course, je dis que je ne ferais plus jamais ça, car c’est trop dur et trop brutal à mon âge, rigole-t-elle. Mais, le soir même, je me suis dit que les Mondiaux auront lieu dans les Pyrénées espagnoles dans deux ans. Et que ce sera un parcours très très pentu, ce qui me convient mieux. Ce serait chouette de revivre l’expérience. Après, j’aurai 45 ans et il faut rester réaliste… À la base, ce n’est pas mon sport et je peux encore m’améliorer dans pas mal de domaines. Si je veux encore une sélection, je vais devoir bosser. "
Et c’est dans cette optique de continuer à progresser que Marie Dessart se rendra, dans quinze jours, à Chamonix pour y disputer un double kilomètre vertical. Un fameux défi !