"En 13 mois, je suis passé d’un kiné de village à la NBA": l'incroyable histoire du Namurois Valentin Moniquet
À 28 ans, Valentin Moniquet a intégré le staff d’une équipe de NBA. L’ancien basketteur de Verlaine vit son rêve à fond. Rencontre.
- Publié le 06-06-2023 à 16h39
- Mis à jour le 06-06-2023 à 16h55
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Le rêve d’une vie. Il n’a que 28 ans et, pourtant, Valentin Moniquet vient d’atteindre le Graal de tout amateur de basket. Depuis une semaine, il a intégré le staff d’une équipe de NBA: le Thunder d’Oklahoma City. "J’ai encore du mal à réaliser ce qui m’arrive, c’est invraisemblable, explique l’ancien joueur de Verlaine qui a débarqué dans le pays de l’Oncle Sam il y a un peu plus d’un an. Cela fait six ans que j’ai dans la tête de rejoindre la NBA. Il y a quelques mois, j’ai eu la chance d’intégrer une équipe universitaire dans l’Iowa. Très vite, j’ai compris qu’il y avait moyen d’accéder à la NBA. Ici, quand tu bosses et que tu es présent au bon moment, au bon endroit, tout est possible."
Et quand, en février dernier, son ancien chef l’avertit qu’un nouveau poste se crée au sein du Thunder, Valentin saute sur l’occasion. "Au départ, j’ai postulé pour le fun parce que je me sentais très bien dans l’Iowa. La veille de mon entretien, j’ai hésité à y aller et je n’avais même rien préparé. En étant Européen, c’est très compliqué de se faire une place chez les Américains. Ils sont assez réticents avec les étrangers et s’en fichent de ce que j’ai pu faire en Belgique, commente l’intéressé, qui a finalement été retenu parmi 450 candidatures. Tout est allé super vite. J’avais quatre jours pour quitter mon poste dans l’Iowa et rejoindre OKC, à 22 heures de route."
Le rêve pouvait ainsi débuter. "Lundi dernier, je suis allé visiter les installations puis j’ai eu une journée d’observation. Là, j’ai déjà pu rencontrer et discuter avec les joueurs, dit-il. Au début, j’étais forcément très nerveux mais le staff et les joueurs sont hyper sympas et très accessibles. On voit tout de suite que ces stars sont des personnes tout à fait lambda, ils ne se prennent pas la tête. Dès le premier jour, j’étais dans un coin pour observer. Un joueur a alors fait demi-tour et s’est présenté à moi. J’ai tout de suite été bien intégré mais, ici, on comprend directement qu’il y a des attentes. Il y a forcément plus de pression."
Responsable du staff
Valentin, qui a signé un contrat jusqu’au 31 juillet 2024, occupe le poste hybride de kiné et préparateur physique. "Mes journées sont bien remplies. Là-bas, je suis responsable du bien-être de tout le staff. C’est-à-dire que je m’occupe des coachs en permanence, c’est un tout nouveau poste qui a été créé cette année par le club. C’est d’ailleurs inédit en NBA. Comme les joueurs, les membres du staff ont une vie de fou et leurs corps sont mis à rude épreuve tout le temps. Ils viennent me voir dès qu’ils ont une petite gêne et j’ai déjà eu la chance de discuter pas mal avec plusieurs entraineurs."
Sur place, le frère de Sylvain a accès à tout. "J’ai exactement les mêmes avantages qu’un joueur. J’ai des cuistos pour moi, je peux aller me faire couper les cheveux quand je veux gratuitement, j’ai un logement mis à ma disposition. Ici, tout est mis en œuvre pour qu’on se sente bien, explique-t-il. Je peux même aller m’entraîner sur les parquets du club. Le fait de voir NBA en grand sur le parquet, ça me donne des frissons, c’est inexplicable. Je vis vraiment un truc de dingue (rires). Et puis, bien entendu, j’ai reçu l’équipement du club. Il y a encore un mois, je dépensais 200 dollars dans les shops pour m’acheter des affaires de NBA et maintenant, j’ai tout gratuitement."
"J’ai pris des risques"
Une folle aventure pour celui foulait encore les parquets de Verlaine il y a deux ans. "En l’espace de treize mois, je suis passé d’un petit kiné de village à la NBA, sourit l’intéressé qui n’hésite pas à promouvoir notre pays. Quand on me demande d’où je viens, certains ne connaissent pas la Belgique. Ils me confondent souvent avec un Français mais, ça, je ne l’accepte pas (rires). Par contre, je n’ai pas peur de leur dire que nos bières sont bien meilleures. Je suis fier d’être Belge. J’ai pris des risques en quittant le cabinet familial et cela porte enfin ses fruits. J’ai consenti énormément de sacrifices pour arriver jusqu’en NBA. Ma copine et ma famille aussi."
À 28 ans, la suite s’annonce prometteuse pour Valentin Moniquet qui n’est qu’aux prémices d’une superbe carrière.
"Je veux me faire un nom aux États-Unis et m’installer durablement en NBA. Je ne suis pas encore au maximum de mes capacités. Ici, quand on bosse avec passion, on peut aller loin. Moi, j’y ai toujours cru. Je ne pensais pas que ça allait prendre aussi peu de temps mais je n’ai jamais rien lâché. J’ai consenti des efforts financiers pour arriver jusqu’ici. Je n’aime pas m’afficher sur les réseaux sociaux mais depuis l’annonce de mon nouveau contrat, j’ai reçu des centaines de messages. Cela me fait évidemment plaisir. Les gens sont aussi super fiers pour moi."
Et on les comprend!
«Sylvain est hyper excité et il viendra me voir»
Cycliste professionnel dans les rangs de l’équipe Lotto-Dstny pour la troisième année consécutive, Sylvain Moniquet ne rate pas une miette des aventures de son frère. « C’est un grand fan de NBA depuis tout jeune. Il est d’ailleurs aux anges pour moi. Pendant deux mois, quand j’ai attendu une réponse favorable après mon entretien, il m’appelait tous les jours pour me demander des nouvelles. Il était même plus heureux que moi quand j’ai reçu la bonne nouvelle. Il est hyper excité, explique Valentin. Il a déjà prévu de venir me voir quand sa saison sera terminée. Il m’a dit que son itinéraire était déjà établi (rires). C’est dingue de se dire que, tous les deux, on performe au plus haut niveau dans notre discipline, alors qu’on n’a jamais pu s’entraider. Forcément, je suis son actualité le plus souvent possible et, moi aussi, je suis admiratif de sa carrière. Dans son domaine, il réalise quelque chose de phénoménal. Je regarde aussi tous ces résultats, j’essaye de ne rien rater. Dès que je le peux, je vais le voir en course car j’apprécie aussi le cyclisme.»
Une famille de champions, assurément !