"Je ne suis plus le même": Louis Jamar, meilleur buteur de D2 ACFF, revient sur son incroyable saison avec Verlaine
Meilleur buteur de D2 ACFF avec 30 roses, Louis Jamar a livré une saison exceptionnelle avec Verlaine. Interview d’un acharné de travail.
Publié le 22-05-2023 à 16h03 - Mis à jour le 22-05-2023 à 18h04
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On n’irait pas jusqu’à écrire que Louis Jamar est passé de l’ombre à la lumière mais l’attaquant des Taureaux a livré la meilleure saison de sa carrière, après avoir connu un exercice 2021-2022 plus compliqué. À 29 ans, l’ancien buteur d’Aywaille est devenu le meilleur artificier de D2 ACFF. Une sacrée revanche !
Louis Jamar, vous avez connu un championnat 2022-2023 tout bonnement exceptionnel. Comment vous l’expliquez ?
La saison dernière, je ne jouais pas comme attaquant, je n’avais donc pas l’occasion d’exprimer mes qualités au maximum. Cette saison, j’avais demandé au coach (NDLR: Marc Segatto) de m’aligner comme numéro 9 et il m’a entendu. Évidemment, je suis très content de mon championnat puisque nous avons quand même été longtemps dans le Top 5. Malheureusement, c’est dommage d’avoir terminé notre saison de cette façon. Attention, tout n’est pas à jeter non plus. Certains estiment que c’est une surprise de me voir à ce niveau de forme alors que durant trois saisons à Aywaille, j’ai pas mal marqué comme attaquant.
Néanmoins, votre manière de jouer a changé.
C’est juste. Je ne suis plus le même joueur qu’avant et je sens que j’ai progressé. Ma manière d’aborder les rencontres est complètement différente. Je suis davantage tueur devant le but. J’approche de la trentaine et je suis devenu papa récemment, tous ces paramètres m’ont changé.
Marquer trente goals reste un exploit dans une série très relevée.
Encore à l’heure d’aujourd’hui, je n’en reviens toujours pas. À un goal près, je devenais même le meilleur buteur de toutes les Nationales (NDLR: record détenu cette saison par Jérémy Perbet, avec 31 buts). Pourtant, je ne me suis pas créé beaucoup d’occasions. Si j’en avais trois par match, c’était beaucoup. Par le passé, à Aywaille, mon record était de 21 buts. C’était lors de ma toute première saison là-bas.
Récemment, Marc Segatto, votre ancien coach, louait vos qualités de travailleur. Vous n’êtes jamais rassasié ?
Je suis drogué au sport (rires). Je m’entraîne tous les jours car j’adore ça. Mentalement, ça me fait un bien fou. J’en veux toujours plus. Guillaume Legros est un exemple pour moi. Je m’inspire de lui et je regrette de ne pas l’avoir connu comme coéquipier. On s’est croisé pas mal de fois et j’espère, un jour, réaliser la même carrière que lui.
Contre toute attente, vous avez finalement décidé de prolonger votre aventure chez les Taureaux. La Nationale 1 vous tendait pourtant les bras…
Je voulais vraiment partir mais l’arrivée de Mourad (NDLR: Lachhab) a changé la donne. Je connais sa méthode de travail et il a un style de jeu bien particulier qui pourrait me convenir. Cette saison, Mourad a réalisé du très bon boulot et je crois en lui. On aura encore une équipe compétitive.
Forcément, vous serez attendu par toutes les équipes de la série.
J’en suis bien conscient et c’est normal. Les équipes me connaissent et je serai pointé du doigt lors de chaque théorie. Mais je serai encore plus déterminé à réaliser une grosse saison.
Justement, ce sera difficile de réitérer une telle performance, non ?
Si j’inscris vingt buts, je serai déjà très content mais j’adore faire jouer mes coéquipiers aussi. Et puis, c’est bien aussi que plusieurs joueurs marquent, ça évite que la pression ne soit placée que sur une seule personne.
Vous qui avez débuté le football sur le tard, cette saison est-elle un aboutissement ?
C’est surtout une revanche personnelle. J’ai débuté le football à 14 ans, après avoir joué au basket de nombreuses années. Durant ma carrière, j’ai eu des coachs qui m’ont répété que je n’avais pas le niveau et que je ne jouerai jamais en Nationale. Moi, je n’ai jamais rien lâché. Je savais qu’un jour, j’y arriverai. Je veux faire passer le message aux joueurs qui ne reçoivent pas leur chance: il ne faut jamais baisser les bras et continuer à travailler coûte que coûte. À bientôt trente ans, je veux prouver à tout le monde que tout est possible.