Jean-Marc Fortin revient sur la descente de Solières en D3 ACFF: "On sait pourquoi on a chuté"
Solières qui descend en D3 ACFF: l’interview de l’homme fort du club Jean-Marc Fortin s’imposait. Un entretien testament puisque Solières a définitivement rangé ses studs dimanche.
Publié le 15-05-2023 à 17h39 - Mis à jour le 15-05-2023 à 17h43
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Un adieu en mode mineur. L’histoire de Solières, faite essentiellement de hauts, s’est donc finie avec un coup de mou ce 15 mai 2023. Pour la première fois de son histoire et 2004, le club hutois a connu les affres de la descente. Retour sous forme de bilan sur la saison noire vécue par le club hutois avec son boss Jean-Marc Fortin, à l’interview entre deux rallyes.
Jean-Marc Fortin, Solières est descendant avec certitude. Triste de finir une belle histoire comme ça ?
Oui, c’est triste. J’ai toujours dit que j’avais un projet de rester en D2 ACFF avec l’Union Hutoise. Il y avait d’ailleurs tout le futur directoire hutois à Namur dimanche pour soutenir Solières. Mais ce n’était pas possible de faire beaucoup mieux cette saison. On a démarré cette campagne handicapé par ce qui s’est passé en juin. C’est l’ouragan qui change tout. Je parle évidemment d’une personne que je ne citerai pas ou plus (NDLR: on parle de José Lardot). Je préfère ne plus parler de ça. C’est de l’histoire ancienne. On sait pourquoi on a chuté.
Que s’est-il passé à la suite de cet événement ?
C’est très simple. On avait une équipe avec des joueurs qui étaient établis et ils nous ont quitté dans la foulée. Je pense à Damien Humblet, Erwin Senakuku, Miguel Dachelet et Grégory Lazitch. On avait une équipe qui tenait la route avec tout ça. Du coup, j’ai dû assumer seul comme j’ai pu. Je dois tirer un gros coup de chapeau au staff qui a fait avec des bouts de ficelle mais qui n’a pas pu faire des miracles. Puis, au-delà de ça, l’état du foot amateur pose question. Faire des transferts, c’est une catastrophe, les nouvelles règles de l’ACFF sur les salaires sont aussi une vaste blague car tout le monde va passer au-dessus. C’est la fin d’une jolie histoire. Mais me retrouver seul n’a pas aidé. On a vécu une saison trou noir avec, par exemple, le départ d’un Dylan Suray. Avec une P2 qu’on a supprimée pour de mauvaises raisons, on aurait pu avoir l’une ou l’autre solution en plus. À l’Union Hutoise, on n’aura plus ce problème-là.
On a un peu le sentiment que cette descente devait arriver tôt ou tard tant les choses sont devenues de plus en plus compliquées ces dernières saisons, non ?
C’est vrai mais c’est dur de rassembler seul un budget de D2 ACFF. Après, oui, j’ai ma part de responsabilité car je n’ai pas été assez présent vu mes activités par ailleurs. Je suis parti 200 jours sur l’année. Mais je préfère regarder l’ensemble de l’œuvre depuis 2004 avec une grosse mention à Jean-Pol Remacle.
Une larme à l’œil au moment du coup de sifflet final à Namur ?
Pas seulement ému mais fâché de descendre. Toute belle histoire doit avoir une fin et réécrire une nouvelle histoire me porte et me parle beaucoup. Il y a tout à faire à l’Union Hutoise. On doit mettre désormais la fusion en musique. J’y crois beaucoup en tout cas. Je serai au moins autant ému au premier match de l’Union Hutoise que pour le dernier de Solières. En jouant désormais tous les samedis soirs, on espère aussi ramener un peu de monde au club.
Descendre en D2 ACFF, cela change les plans pour le futur de l’Union Hutoise ?
Ce n’est jamais amusant mais c’est peut-être mieux de jouer la tête en D3 ACFF que de jouer le milieu de classement une division au-dessus. Jouer un titre, c’est toujours plus sympa. On a fait et on va encore faire des beaux transferts et, oui, on tentera de remonter directement dans une série assez régionale. Mais on sait que ce sera difficile quand on pense à Rochefort par exemple qui a mis plusieurs années avant de monter.
Pascal Bairamjan sera votre futur coach. Malgré la descente, il reste l’homme de la situation ?
Oui, il fait ce qu’il a pu cette saison. Il sait parler football. Mettre des pansements sur des pansements, ce n’est jamais l’idéal. On va lui mettre un bon groupe entre les mains et il connaît la maison. Ce sera totalement différent.
Qu’éviter comme erreur à l’avenir pour être sûr que ça ne se reproduise ?
Transférer pour transférer comme on l’a fait ici au dernier mercato hivernal, cela ne sert à rien. On a fait Amine Jiyar qu’on a vu trois minutes puis plus du tout même à nos matchs après alors qu’il était semi-professionnel. Moussa Diallo n’a, lui, marqué que deux buts. C’est trop peu évidemment. On a transféré des mauvaises mentalités comme certains Français qu’on avait. Il faudra en tirer des leçons.
Les transferts sont-ils finis ou faut-il s’attendre à encore d’autres choses ?
On cherche un avant et encore un défenseur. C’est un secret de polichinelle qu’on est sur Louis Jamar de Verlaine mais c’est un deal compliqué. Je garde espoir cela dit. Je tente aussi de convaincre Curtis Kabeya, notre avant, de rester. Mais on va voir ce qu’il est possible de faire.
José Lardot n’a pas répondu à nos appels
Indirectement cité par Jean-Marc Fortin, José Lardot n’a pas répondu à nos différents appels, SMS et messages sur whatsapp. Son conseiller Martin Verschure nous a, lui, répondu qu’il transmettait le message à son client mais nous n’avons pas eu davantage de retour du principal intéressé.