Football - Joseph Lequet a consacré 50 ans de sa vie à Stockay : "Je ne regrette rien"
Présent à Stockay depuis 1973, l’ancien président va met un terme à son mandat d’administrateur du club. La fin d’une époque.
Publié le 09-05-2023 à 17h26 - Mis à jour le 09-05-2023 à 17h47
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Il est sans conteste l’un des monuments de Stockay. Joseph Lequet (83 ans) a consacré plus de la moitié de sa vie au football et à son club de cœur. En cette fin de saison, il a décidé de mettre fin à son mandat d’administrateur du club, après 50 ans de bons et loyaux services. Un fameux chapitre qui se referme pour celui qui fut président de 2009 à 2012.
Joseph Lequet, vous avez été fêté dimanche dernier face à Namur. On imagine que l’émotion était palpable.
J’ai été agréablement surpris car je ne m’y attendais pas du tout. Pour être honnête, je suis arrivé au club bien plus tôt que prévu, vers 12h45, car Namur avait prévu pas mal de supporters. Quand j’ai vu deux de mes enfants (NDLR: Joseph et Jean-Pierre) ainsi que l’un de mes petits-enfants, je ne me suis douté de rien. Je n’avais d’ailleurs prévu aucun discours.
Votre arrivée à Stockay remonte il y a des lustres.
C’était en 1973. Je suis arrivé en provenance de Sur-les-Bois où j’ai joué au football jusqu’à mes 29 ans. Très vite, j’ai décidé d’évoluer avec les vétérans tout en aidant comme délégué les équipes de jeunes. J’ai également suivi l’équipe première un peu partout.
Durant des années, vous avez été l’homme à tout faire.
Tout ce que vous pouvez imaginer dans un club, je l’ai fait. Sauf le bar car je ne suis jamais parvenu à servir à la pompe (rires). Comme j’habite à 100m du terrain, je viens 3 à 4 fois chaque semaine mais je me suis tout de même assagi.
De 2009 à 2012, vous avez même endossé la casquette de président. Un bon souvenir ?
Oui, j’ai appris pas mal de choses et j’ai dû prendre mes responsabilités. J’ai notamment licencié Fio Serchia en dix minutes car j’avais appris qu’il avait postulé à Tilleur quelques jours auparavant. Le mardi, lors de l’entraînement, je suis rentré dans le vestiaire et je lui ai signifié qu’il pouvait partir. Sa femme, qui venait voir tous les matchs, lui en voulait car ils étaient tous les deux très bien chez nous.
Pourquoi avoir décidé de faire un pas de côté ?
En 2021, j’ai été atteint du Covid et je suis passé à deux doigts de la mort. Cet épisode m’a fait réfléchir. Même cette saison, j’ai dû louper trois matchs car ma santé décline quelque peu. Attention, je ne quitte pas le club. Je garde les clés et je continuerai à regarder les matchs.
Quel est votre meilleur souvenir ?
Il y en a des dizaines. Toutes les montées ont été extraordinaires mais les années où j’évoluais avec les vétérans resteront à jamais gravées. On a été neuf fois champions de suite avec des fêtes mémorables.
Quel est le coach qui vous a le plus marqué ?
Sans aucun doute Yannick Pauletti. Ce qu’il a réalisé est extraordinaire. À cette époque-là, les Ricco-Garcia, Dejoie, Piette, Castella ou encore Legros avaient la classe. Quand on organisait un souper, il y avait 15 joueurs en train de chanter. Quand Yannick est parti, j’ai été très affecté. Je n’ai pas aimé la façon dont il nous a quittés. Si ça ne tenait qu’à moi, il serait parti quand la saison était terminée mais pas pendant. J’ai boudé quelque temps mais on s’est revu récemment et on s’est embrassé. Yannick est un garçon charmant. Eric Thirion (NDLR: son ancien T2), c’est aussi la classe. Il m’a encore envoyé un message lundi pour me féliciter.
Depuis son départ, Stockay a encore évolué.
Certes mais ce n’est plus la même ambiance. On joue beaucoup mieux mais le club a perdu une partie de son identité. Maintenant, avec les professionnels, on ne s’amuse plus autant qu’avant après les rencontres. C’est, pour moi, le point noir.
Avez-vous un regret depuis toutes ces années ?
Les saisons en nationales ont coûté un os à Stockay. Pour moi, on serait bien mieux en provinciale. Que ce soit, Verlaine, Waremme, Warnant, Solières, Hamoir et nous, nous évoluons à un niveau trop élevé. Si Jean-Pierre (Dalla Costa) s’en va, c’est terminé pour Stockay.
Lors du dernier Stockay-Verlaine, vous avez été charrié par l’un de vos fils, fervent supporter des Taureaux.
(Il rigole). Chez nous, le football, c’est une histoire de famille. Je me souviens d’une rencontre à Verlaine quand Stockay évoluait encore en P2. On menait 0-3 assez facilement. J’avais bu un verre et je faisais le clown. Malheureusement, sur un quart d’heure, Verlaine est revenu à 3-3. Je me suis évidemment fait charrier toute la soirée. À l’époque, quand Jean-Pierre (NDLR: l’un de ses fils) jouait là-bas, Félix Henin m’avait demandé d’intégrer le comité des Taureaux et de mettre de l’argent avec lui. Il était inconcevable que je mette un euro dans le football. Ce sport m’a coûté beaucoup d’argent mais je ne regrette rien. Je me suis vraiment bien amusé.
« Marc Grosjean n’a fait que des gamineries »
Arrivé, à la surprise générale, chez les Stockalis en mars 2022, Marc Grosjean n’aura pas fait long feu en Hesbaye. L’ancien coach de D1 acceptait finalement, en octobre dernier, la proposition de Deinze en D1B. Un choix qui fait bondir Joseph Lequet. « Oui, Monsieur Grosjean m’a fortement déçu. Ce qu’il est venu faire, ici, à Stockay, ce sont des gamineries. Il a notamment voulu refaire des nouveaux vestiaires à des prix exorbitants. Il a réalisé plein de travaux qui ne servaient strictement à rien, peste Joseph Lequet. ll est parti du jour au lendemain et tout ça nous est resté sur le dos. On en paye encore les pots cassés aujourd’hui. Certains membres sont partis à cause de lui. Le président (NDLR : Jean-Pierre Dalla Costa) n’est pas d’accord avec moi quand je dis ça mais il est parfois trop gentil pour ce milieu. Heureusement pour le club qu’il est présent. Je lui fais entièrement confiance pour les saisons à venir. »