Florian Gendebien, Kevin Debaty, Jordan Bustin, Leslie Bamona : nos quatre régionaux qui montent en D1B
Nos quatre représentants en Nationale 1 ont décroché, avec leur club, un ticket pour le monde professionnel. Un véritable aboutissement !
Publié le 02-05-2023 à 17h24 - Mis à jour le 02-05-2023 à 19h30
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Huy, où le plus jeune a en quelque sorte pris la succession du plus âgé, Visé, Heist et maintenant la D1B, avec quelques étapes intermédiaires : Florian Gendebien et Leslie Bamona suivent une trajectoire commune depuis leurs premiers pas sur les terrains de la région. Et si cela a sans doute pris un peu plus de temps que prévu, les deux hommes sont parvenus à leur objectif : rejoindre le monde professionnel. Une réalité depuis maintenant dix jours pour Bamona et Heist et depuis ce week-end pour Gendebien et Liège. Confessions de deux enfants du 4500.
Florian Gendebien, Leslie Bamona, que représente cette montée en D1B pour vous ?
F.G. : C’est un peu historique. On ramène en quelque sorte le grand Matricule 4 à sa place. Chaque joueur a apporté sa pierre à l’édifice. On sait qu’on a fait une grande chose même si, et c’est une petite déception, j’aurais aimé jouer la deuxième partie de championnat.
L.B. : Beaucoup d’émotions avant tout. Certes, j’étais déjà monté avec Visé et Solières mais là, c’est quand même spécial car on monte en D2 belge. J’ai toujours rêvé de jouer plus haut et voilà que le travail est accompli. Je suis évidemment très heureux, encore maintenant.
Vous survolez le championnat en occupant les deux premières places depuis maintenant plusieurs mois. On peut donc dire que vous n’avez pas volé cette promotion ?
F.G. : Évidemment ! Quand on n’a que deux défaites depuis le début de la saison et qu’on possède la meilleure attaque, c’est plus que mérité.
L.B. : Nous sommes premiers depuis un bon bout de temps. Oui, c’est donc mérité. On s’est toujours donné à l’entraînement et c’est mérité au vu des efforts consentis depuis le début de la saison. Nous pouvons être fiers.
Seuls deux points vous séparent désormais alors qu’il reste encore trois rencontres à disputer. La lutte pour le titre va être plus acharnée que jamais, non ?
F.G. : Que ce soit Liège ou le Patro, tout le monde aimerait monter avec un autre. Tout est encore jouable, tout le monde va donc se donner à fond. Car, on ne va pas se mentir, un titre sur un CV, ce n’est pas mal.
L.B. : Ce serait clairement une déception de ne pas être champion. On ne se cache même plus. En plus, je n’ai jamais été champion dans ma carrière. On va tout faire pour terminer en tête mais Liège ne va pas lâcher. Il faudra se donner à fond jusqu’à la dernière minute.
Comment expliquez-vous la réussite actuelle de votre équipe ?
F.G. : Nous étions déjà bien soudés la saison dernière. Mais la déception fait qu’on l’est encore plus. Je ne pensais pas qu’on pouvait trouver une famille comme dans le foot amateur à ce niveau de compétition. On est tout le temps ensemble. Et on se voit même avec certains en dehors. On a vraiment créé un bon groupe. Nous tirons tous sur la même corde, même ceux qui jouent moins.
L.B. : Le Patro Eisden, c’est l’esprit de groupe. Cette famille, c’est ce qui fait notre force. Et on ne lâche rien du début à la fin. L’esprit d’équipe et la combativité, le coach nous a vraiment mis cela en tête.
Depuis que vous vous êtes quittés il y a deux saisons, comment jugez-vous l’évolution de l’autre ?
F.G. : On lui reprochait, les saisons précédentes, de ne pas être assez efficace au niveau des statistiques (buts et assists). Il a vraiment bien progressé à ce niveau-là car il approche la barre des dix buts (NDLR : 8). Il a encore grandi.
L.B. : Il a beaucoup progressé. Déjà à Visé, il était bon. Mais là, il est encore devenu meilleur au niveau mental. Il a des qualités, c’est un buteur, il marque facilement.
L’un et l’autre, vous êtes unanimement apprécié dans vos clubs respectifs. Quel sentiment cela vous procure-t-il ?
F.G. : Évidemment, cela me fait plaisir, surtout quand on sait les attaches que j’ai avec le club. Un jour, les joueurs ont décidé de faire ce chant (NDLR : “Gende on fire” sur l’air de “Freed from desire”) et c’est resté, on le chante après chaque match. L’année passée, j’ai été blessé toute la saison et j’étais auprès d’eux tout le temps. Ici, même blessé, j’ai fait tous les déplacements, je suis un peu comme la mascotte. On me prend parfois pour une personne un peu hautaine, mais quand je vois des choses comme ça, cela veut dire que je suis apprécié.
L.B. : Cela fait toujours plaisir car cela veut dire que je me donne à 100 %. Les supporters m’encouragent, cela veut dire qu’ils sont contents de moi. Et cela me pousse à donner encore plus car je ne peux pas décevoir des gens qui me soutiennent. Beaucoup de supporters viennent me parler, parfois en néerlandais, mais ce n’est pas toujours évident de répondre car je ne parle pas néerlandais.
Comment vivez-vous le fait de devenir professionnel l’an prochain ?
F.G. : (son contrat expire en juin) C’est un rêve qui se réalise. Je n’ai pas eu de formation élite comme la plupart des joueurs, je viens de tout en bas. Et personne n’aurait jamais cru que j’y arriverais. Mais oui, j’ai travaillé pour cela et personne ne pourra me l’enlever. C’est une fierté, oui, c’est normal.
L.B. : (Il a encore un an de contrat) C’est l’aboutissement de ma carrière. J’ai quand même galéré car on ne m’a jamais vraiment donné ma chance. Oui, j’ai fait des tests, mais, en venant de plus bas, on n’est jamais pris au sérieux. Je n’ai jamais rien lâché. Et si j’y suis arrivé, c’est par moi-même. Le foot, c’est difficile, il faut être fort dans la tête.
Bustin a encore pris de l’envergure
Qui est le défenseur liégeois le plus utilisé par Gaëtan Englebert cette saison ? D’ostilio ? Lambot ? Nyssen ? Hé bien non, au milieu de ces références, le “jeune” Jordan Bustin s’est imposé dans l’axe défensif, prouvant que le Valborsetin a bien grandi. “Si on m’avait dit un jour que j’allais être professionnel (NDLR : il a encore un contrat pour la saison prochaine), je ne l’aurais jamais cru, témoigne le joueur de 24 ans. C’est un rêve de gosse. Je suis arrivé au club en U17 et j’ai même connu le niveau provincial avec l’équipe B. D’autant plus que l’équipe fanion jouait le ventre mou, il y a encore trois ou quatre ans. Maintenant, on y est, ça fait plaisir. Une montée, cela n’arrive pas tous les jours.”
Et s’il sait qu’il reste encore trois matchs à disputer, avec un possible titre à aller chercher, le Valborsetin n’a pas encore pris totalement la mesure de la performance réalisée par ses couleurs. “C’est vrai, je suis encore dans l’excitation du match de ce week-end et de la fête qui a suivi, rigole-t-il. Mais c’est particulier, car le championnat n’est pas encore fini. Je pense que la grosse fête se déroulera lors du dernier match à domicile.”
Et les hommes de Gaëtan Englebert auront à cœur de faire plaisir à leurs supporters, ce qui est déjà fait en grande partie, afin d’effacer la déception liée à l’échec de la saison dernière. “Cela s’était joué sur des détails. Et on s’est servi de cela pour prendre de l’expérience et de la maturité. Nous avons été en difficulté lors de certains matchs et nous sommes parvenus à gagner. Certes, il y avait un esprit de revanche, mais on essayait de ne pas penser à l’échec, car cela peut installer un doute. On prenait match après match et c’est ce qui explique la réussite, confie Jordan Bustin, qui met aussi en avant l’apport des éléments plus expérimentés. Dans le staff, on a la chance de pouvoir compter sur Gaëtan Englebert et Éric Deflandre qui ont connu le monde professionnel. Et c’est pareil pour Perbet, Debaty ou encore Lambot. Je joue aux côtés de ce dernier et il m’apporte tout son vécu, il me donne des conseils. La D1B ? Oui, nous sommes prêts, mais il va falloir élever notre niveau de jeu, car il y aura une différence au niveau du rythme.” Mais le RFC Liège a prouvé, cette saison, qu’il avait les reins suffisamment solides que pour assumer cela.
“L’attente était énorme, on a réalisé quelque chose de fantastique”
Septembre 2019. Au moment d’enrôler Kevin Debaty, rompu aux joutes de D1A et de D1B, Liège savait qu’il engageait un portier expérimenté et aux qualités longues comme ses bras. Avec un objectif bien clair en tête pour les deux parties : retrouver le monde professionnel ensemble. Un peu plus de trois ans plus tard, le Villersois pouvait savourer cette montée tant attendue. “Mais c’est loin d’être fini, se projette l’ancien dernier rempart de Waasland-Beveren et de l’Antwerp. La mission principale, ce sera de continuer à faire grandir le club et de le stabiliser en D1B. Dans ce genre de cas, le risque de faire l’ascenseur est quand même élevé, mais on veut éviter ce scénario catastrophe. La direction a la tête sur les épaules et connaît son job. Et pourquoi ne pas viser la D1A dans un avenir plus ou moins proche ?”
Mais avant cela, il reste encore trois matchs à disputer cette saison. Avec, comme cerise sur le gâteau, un titre qui pourrait bien se profiler pour des Principautaires qui ne pointent qu’à deux unités du Patro Eisden. “Le groupe en veut toujours plus, confirme Kevin Debaty, qui connaît ainsi la cinquième montée de sa carrière. Nous sommes des compétiteurs et on ne va pas se gêner. Il nous reste des matchs délicats, mais nous avons deux rencontres sur les trois à domicile. Et avec notre public, cela peut nous transcender.”
Public, le mot est lâché. Apprécié par les supporters liégeois, qui l’acclament à chaque fois qu’il se présente dans le but juste devant le kop, le fils de Jean-Claude est conscient de l’importance du douzième homme des Sang et Marine. “Les supporters ont toujours été présents depuis la création du club malgré les misères et les galères. Depuis huit ans et l’arrivée de Monsieur Lacomble, la donne a changé. Nous avons été très déçus l’année dernière avec la montée loupée de très peu, ça a été dur de se remettre dans le bain, mais nous ne voulions pas rester sur cet échec. On avait à cœur de se reprendre mentalement. L’attente était énorme, mais on a réalisé quelque chose de fantastique. C’est malheureux qu’un club comme Liège ait connu ce genre de choses. Et quand on joue pour un tel club, on n’a qu’une seule envie : offrir aux supporters ce genre de moments. Le public nous aide à réaliser de belles performances. Ils occupent une place importante.” Et si les supporters sont dans le cœur de Kevin Debaty, l’inverse est sans conteste vrai aussi.