Savate boxe française - Le Boxing Club Barvaux-Hamoir a fêté ses 50 ans en grande pompe
Le Boxing Club Barvaux-Hamoir a organisé un gala exceptionnel, samedi dernier.
Publié le 27-04-2023 à 09h14 - Mis à jour le 27-04-2023 à 09h19
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Devant près de 1000 personnes, le Boxing club de Barvaux-Hamoir a mis à l’honneur plusieurs combattants européens. De quoi faire rougir n’importe quelle entité sportive de la région. De plus, une soirée d’une telle ampleur est inédite. Tant dans ce sport, que pour un évènement sportif de la région. Une première pour ce club, mais également au niveau belge!
"Notre objectif était de célébrer nos cinquante ans en 2020 en marquant le coup, commente Julien Vandalem, co-organisateur. La crise du Covid passant par-là, nous avons dû reculer la date à cette année. Finalement, avec cette attente, nous avons pu améliorer ce que nous avions à proposer."
Plusieurs mois de préparation plus tard, l’événement peut battre son plein. "Il faut savoir que ce sont six mois de sacrifices personnels pour mettre sur pied quelque chose d’inoubliable, poursuit le fils d’Alain. Mais le jeu en vaut la chandelle. C’est une grande première en Belgique dans le monde de la savate boxe française!"
Une discipline trop méconnue
"C’est assez simple, continue l’ancien champion de Belgique et d’Europe de cette discipline. C’est un sport de combat mélangeant les techniques de pieds et de poings. Les boxeurs sont munis de chaussures, contrairement au kickboxing où c’est pieds nus. Toutes les parties du corps sont frappables à l’exception des parties intimes et de la nuque. "
Cela semble évident que ce sport n’est pas destiné à tout le monde. "Eh bien détrompez-vous, lance celui qui a remporté son premier titre en 2005, à l’âge de 18 ans. Certes, la majorité des spectateurs provenaient de notre monde, mais l’engouement qu’il y a eu nous a permis de faire découvrir à des personnes lambda notre univers. Cela fait partie de nos réussites."
"Nous accueillons des tireurs (NDLR: nom donné aux combattants) d e France et un d’Italie, sourit Julien Vandalem. Deux challenger pro nous viennent de Toulouse: Patrick Madisse et Adam El Ouardi. Dont le dernier cité qui prenait sa revanche sur son opposant italien, Giuseppe Barbaro, d’une finale du championnat d’Europe Combat perdue en 2022."
Un combat féminin
Sur l’affiche, outre les rencontres masculines, pouvait se dégager un combat féminin opposant Aaliyah Zemri (Belgique) à Cali Defosse (France). La tireuse belge a finalement pris le dessus sur son adversaire française au bout de trois reprises. Difficile de faire plus inclusif lorsqu’on voit un tel show s’adapter à tous les publics.
Au terme de presque cinq heures de gala, plus de vingt tireurs et différents trophées remis, le ring s’illumine une dernière fois avec Julien Vandalem, micro en main, clôturant une soirée remplie d’émerveillement, d’ambition voire de soulagement.
Place désormais à un repos durement mérité avant de penser à des perspectives bien plus ambitieuses dans les années futures.
Mathieu Noirhomme a combattu à domicile pour la première fois
Ce gala fut également l’occasion pour Mathieu Noirhomme de combattre à domicile. « Quelle fierté que de vivre cela chez soi, confie Mathieu. C’est une très bonne expérience. »
Le local de l’étape a affronté Arnaud Dessoy dans un premier temps, avan de défier Jonathan Kinner, actuel champion du monde de K-1 (NDLR : du kickboxing avec les genoux) et qui annoncera en fin de soirée sa retraite de tireur professionnel au bout de son cinquantième combat. Malheureusement pour le natif de Hamoir, son enthousiasme et ses coups n’ont pas suffi à prendre l’avantage sur ses deux adversaires. « Les combats étaient d’un niveau très élevé, assure le vice-champion d’Europe. Mais il ne faut pas oublier que j’ai combattu contre des figures imposantes de la savate boxe française. Ce sont des tireurs que je regardais avec des yeux émerveillés lorsque j’étais enfant. Je me rappellerai à vie de ce moment. En plus, c’est la première fois que je vis une telle expérience et c’était mon premier combat en pro. J’ai l’avenir devant moi. »
Son émulation fut vite rattrapée par la réalité du terrain et du ring. « Je suis forcément déçu de mes prestations, assume le jeune tireur. Avec mon équipe, nous avons réalisé un petit débriefing à chaud et, ce week-end, on le fera à froid. Il a fallu accepter ce qu’il s’était passé. La défaite n’efface cependant pas la fierté. »
Une désillusion pour celui qui fut déclaré vice-champion du monde de boxe française en moins de 75 kilos, en 2022. Mathieu Noirhomme reste, cependant, positif. « C’est le jeu, on sait dans quoi on s’embarque. Tout peut se jouer sur un coup et c’est le risque à prendre en montant sur le ring. J’ai hâte de revenir pour prouver que je suis toujours là. Un jour, ce sera moi le champion. »
Jean-Claude Boniver: «On a prouvé que nous faisions partie des plus grands noms de Belgique»
Lors de cette soirée, le Boxing Club de Barvaux-Hamoir a pu compter sur la présence d’une de leur figures emblématiques : Jean-Claude Boniver. Créateur de ce même club en 1970, ce dernier a été rapidement rejoint par Alain Vadalem au sein de la structure, en lui cédant même son poste en 1979. Désormais, c’est d’un peu plus loin que ce fondateur suit son club de toujours. «Ce fut un événement géré de main de maître, sourit-il. Nous avons prouvé que nous faisions partie des plus grands noms de Belgique avec des combats de qualité et des membres d’autant plus motivés. Ils ont rehaussé le niveau de la boxe, je vous l’assure ! »
Depuis la création du club, l’évolution est considérable. « Ce sport est devenu plus sérieux, raconte Jean-Claude Boniver. Avant, c’était assez décousu. Et puis, je trouve que c’est un magnifique sport de défense. C’est vraiment dommage qu’il ne soit pas mis en avant plus souvent.»