Football (D2 ACFF) -Guy Houssa: " Monter en Nationale 1 aurait été une belle connerie"
Fin de notre série consacrée au titre de Warnant. Parole cette fois au président historique du club. Un homme fort déçu par sa propre commune et qui, comme toujours, va droit au but.
Publié le 27-04-2023 à 18h01 - Mis à jour le 27-04-2023 à 18h14
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"Tiens, vous tombez bien, je regarde justement encore des vidéos de la fête de dimanche. Quel bonheur ! " Guy Houssa a le sourire en cette fin de semaine dans les bureaux de son entreprise. Ce titre en D2 ACFF, il est évidemment encore tout frais dans la tête du vénérable président warnantois. "Et si l’émotion est quelque peu retombée depuis dimanche, par contre, un sentiment reste plus que jamais: cette immense fierté…" rigole l’homme à la tête du club depuis 44 ans. On en serait à moins. Fin de notre série sur Warnant champion avec le boss qui, comme d’hab, ne mâche pas ses mots. Cela se lit sans modération.
Guy Houssa, on imagine que depuis dimanche, vous croulez sous les messages de sollicitations pour ce titre…
Oh, oui, ça vient de partout. Et ça fait plaisir. Encore ce jeudi, j’ai croisé des ouvriers communaux qui m’ont félicité. Mais, par contre, au conseil communal, ce mardi, rien sauf de mon groupe. À la fin, Aline Devillers a eu la mauvaise idée de dire qu’il fallait me féliciter et, alors, on a applaudi, mais j’ai bien senti que ce n’était pas sincère. Aucun appel des autres clubs de la commune non plus. Je trouve ça triste.
Comment expliquez-vous ça ?
C’est sans doute de la jalousie et du je-m’en-foutisme. Je ne comprends pas que Christine Collignon, l’échevine des Sports, ne soit pas venue nous saluer, même 30 minutes, dimanche. Je ne lui pardonne pas. Sa présence aurait été agréable. Je m’entends pourtant très bien avec elle. Mais c’est passé depuis, tant pis.
Quelle est la suite de l’aventure avec Warnant ?
On va d’abord essayer de finir le championnat proprement. J’étais un peu déçu après cette grosse défaite contre Namur. Mais mes gars avaient fait la fête la veille, ce que je comprends. Moi, j’avais fêté ça dans l’avion en revenant de vacances. Je pars régulièrement en VIP et on a toujours du champagne. J’ai eu ma coupe et j’ai continué au whisky (rires). Il ne me manquait que l’écharpe. Après cette saison, cela va être dur de faire mieux. On va tomber dans une série encore plus compliquée avec Rochefort et Mons. Namur va monter. Tubize ? Je n’ai pas trop aimé leurs manières lors de leur venue chez nous. Leur montée m’indiffère. Nous, on va continuer avec le même groupe la saison prochaine sauf un départ en plus, celui de Martin Aharrh-Gnama. J’aimerais juste qu’il ne démissionne pas pour qu’on ait un petit défraiement.
Un joueur coup de cœur pour cette saison incroyable ?
Tous ! Je ne peux pas en choisir un mais deux, voire trois. Je pense à Pierre Biscotti en plus de Vincent Dejoie. Mais je n’oublie pas Roméo Debefve qui est l’homme pour régler les soucis dans le vestiaire. Je n’ai pas perdu l’espoir de le garder encore un peu avec nous…
Pas trop déçu définitivement de ne pas monter ? Dans nos colonnes, Éric Cornelis disait il y a quelques jours qu’il y a 10 ans, vous l’auriez fait…
Il a raison, mais, là, je suis trop vieux pour faire le con (sic). Car cela aurait été une belle connerie. Cela aurait pu faire très mal au club, voire le tuer même si on avait une liberté d’un an pour se mettre en ordre. On n’a pas de tribune et on doit mettre 5 gars sous contrat semi-professionnel. C’est dur pour nous. L’éclairage ? Oui, on va en avoir un de 100 lux. Il en fallait un de 300. Ne prenez que les déplacements en car par exemple. Cela aurait coûté très cher. Surtout qu’on va perdre Liège dans la série. Après, ça m’a fait mal sportivement de ne pas monter, mais ça a duré 10 jours. Là, c’est classé.
Et s’associer avec un autre club ? Il y a eu des contacts avec Stockay il y a quelques semaines, non ?
Oui et je ne ferme pas la porte mais, moi, je ne vais pas à Stockay. Ce serait chez nous. On pourrait être plus fort à deux, oui, mais le stade resterait encore un souci.
Et fusionner avec les trois autres clubs de l’entité, ce n’est vraiment pas possible ?
Non, c’est impossible (ton ferme). On a essayé du temps de Charles Wéry en 2005-2006. On a eu une réunion avec tout le monde. Villers est parti de suite. Et ça a capoté directement. Depuis l’eau n’a pas coulé sous les ponts. L’esprit de clocher est toujours là. Et quand j’étais échevin, je n’ai pas osé pousser pour une fusion. Je trouvais que ça ne se faisait pas de jouer avec mes casquettes. Dans une entité comme Villers-le-Bouillet, il nous faudrait un club, maximum deux dans un nouveau complexe, comme on le fait à Crisnée.
Après Houssa, Warnant, ce sera fini, non ?
Oui, un jour, j’arrêterai. Mais je n’ai pas de date limite. Il y a un bon groupe, le meilleur depuis que je suis là. Ma femme s’amuse bien. C’est leur deuxième maman. Elle va en car avec eux. On s’amuse bien. On verra. Rien n’est prévu.
La clé du succès de Warnant, c’est le duo Jaspart-Gray ?
Oui, ce sont les deux architectes mais n’oublions pas les hommes de l’ombre comme Habets, De Simone et notre kiné. José Huynen, aussi, mérite d’être cité. Le déclic s’est produit après les fêtes quand on a bien repris malgré quelques matchs nuls avant la trêve.
Un champion qui joue dans de telles installations, ce n’est quand même pas normal, si ?
Les installations, c’est un grand malheur. Il faudrait un deuxième terrain. La commune ne bouge pas. On me dit qu’on ne sait pas travailler sur notre terrain ? Oh, là, non, je ne suis pas d’accord. Ceux qui disent ça exagèrent. On fait ce qu’on peut… Je rêve d’un synthétique mais on en parle depuis 15 ans… Je ne sais plus quoi faire…