Football (P1) - malgré le nul de Faimes contre Ougrée, Franck Walo quitte le club sur le champ: "J’ai prouvé que j’étais l’homme de la situation"
Surprise chez les Étoilés ce dimanche 19 mars 2023. Le T1 a claqué la porte du club, malgré le nul face à Ougrée. Le coach s’explique.
Publié le 19-03-2023 à 17h08 - Mis à jour le 19-03-2023 à 17h09
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Franck Walo et Faimes, c’est terminé pour de bon. Arrivé chez les Étoilés en décembre dernier pour tenter de sauver le club en P1, l’ancien mentor de Strée n’a finalement pas été prolongé et laissera sa place à Manu Papalino.
Si Franck Walo avait, dans un premier temps, annoncé vouloir rester jusqu’à la fin de saison, la donne a visiblement bien changé. Après la victoire des Faimois, ce dimanche contre Ougrée, le coach a expliqué à ses joueurs qu’il s’en irait dès ce soir. Il s’explique dans un long message.
"Le 12 décembre, le club m’a promu coach de leur équipe après un début de saison chaotique. Je n’ai pas postulé à Faimes, le club est venu me chercher pour me donner la mission de sauver le club d’une descente vers la P2. Je précise que je ne connaissais aucun joueur du noyau et les joueurs ne me connaissaient pas, explique Franck Walo.
Il faut donc du temps pour mettre en place certaines choses pour performer. Et dans la situation du club, encore plus. Je rappelle que Faimes avait 4 victoires sur 18 matchs avant mon arrivée.
Dès les premiers jours de ma nomination, je me rends compte que ce qu’on m’a vendu n’est pas du tout le reflet des premières constatations que je pose. J’ai dû composer avec la blessure de mon 1er gardien, le second se blessera gravement lors de mon 1er match amical, un joueur ne me donnant aucun signe de vie, un autre parti à l’étranger, un autre qui arrête pour raisons professionnelles,…
On me dit qu’un joueur a été avisé de quitter le club pour raisons disciplinaires.
Donc je me retrouve amputé avant même d’apprendre à marcher avec eux…
Qu’à cela ne tienne, je travaille dur et j’y délaisse ma vie de famille pour apprendre à connaître les joueurs, connaître la série et les tactiques de chaque équipe. Je me rends disponible et focus pour réussir ma mission.
Elle était double: sauver le club de la P1 et préparer la suivante.
Donc chaque lundi, avec 4 membres du club s’occupant du sportif, nous rencontrions des joueurs en vue de la saison prochaine. De ce principe, j’ai ressenti que le club s’engageait indirectement à me prolonger puisque les dirigeants me présentaient comme étant le coach. J’ai remis une liste de joueurs à contacter. Certains l’ont été, d’autres pas. Parmi ceux que l’on a vus, peu ont été d’accord avec le club.
Suis-je responsable de la vie économique du club et responsable du classement de l’équipe au moment des négociations ?
En ma présence, nous avions conclu 5 transferts: Argentino (Jodoigne), Eeke, Frantim, Boussard (RFC Huy) et Larondelle (Fraiture sp.).
Le jour où Pierre Longueville a eu son soucis de santé lors d’un match, j’ai senti que le club par l’entremise de Laurent Mullens a changé me concernant.
Nous venions de prendre l’eau à Eupen mais j’apprends, à l’issue du match que Pierre va être héliporté. Pierre étant un ami, j’ai paniqué. J’ai préféré être partout sauf au foot. Après avoir mis 5€ dans la cagnotte, je suis parti.
On me l’a reproché en disant que finalement, je n’étais pas un coach rassembleur car j’ai quitté Eupen pour me rendre au chevet de mon ami.
Ensuite, le club a du mal à transférer un 9. On en a rencontré 3 dont 2 qui viennent de mes contacts. 2 attaquants que n’importe quel club s’arracherait. Après les discussions, on m’a dit: "C’est trop cher pour nous, arrête de nous envoyer ce genre de gars."
Je me suis alors posé la question si le club était vraiment ambitieux comme il le prétendait aux futurs transferts et aux joueurs de leurs noyaux actuels. Ils sont ambitions sans efforts. Dans le foot, c’est utopique de penser qu’on peut jouer le titre sans dépenses.
Mon travail, je l’ai poursuivi et avec mon équipe, au bout de 3 matchs sans résultats, nous avons réussi à mettre en place une tactique qui convient aux joueurs. Nous performons. 1 victoire contre Ster, 4ième et meilleur défense ainsi qu’un nul à WBO, 2ième.
Après ce magnifique 4 sur 6, le Prési m’annoncera que nos chemins se sépareront au terme de la saison. Il me dira que ça n’a rien à voir avec moi et le sportif prétextant que la campagne de transfert patauge. Qu’un coach va venir avec des joueurs et que donc le club préféré travailler avec lui.
Plusieurs questions me traversent:
Sont-ils toujours intéressés à l’idée de sauver le club ?
Pourquoi m’ont-ils sonné au mois de décembre ?
Pourquoi ils m’ont inclus dans leur projet pour la saison prochaine ?
Pourquoi ne me juge-t-on pas sur l’évolution sportive de l’équipe ?
Donc 3 mois pile, soit le 12 mars, après ma nomination à la tête de l’équipe, j’apprends après 2 performances que je ne suis pas reconduit.
Le président voulait absolument l’annoncer dans le vestiaire après le match. J’ai refusé. Il a insisté. C’est lui le boss donc il est donc rentré dans le vestiaire et l’a annoncé aux joueurs. Beaucoup de joueurs ne l’ont pas compris et cela a cassé quelque peu le groupe.
3 minutes plus tard, je suis remonté dans la buvette de WBO et l’article annonçant l’arrivée de Papalino était partagé sur les réseaux. De nombreuses personnes sont venues vers moi pour d’une part me réconforter et d’autre part, partager leur indignation. J’ai gardé le cap malgré que j’aie très vite pris conscience que tout a été organisé et orchestré dans mon dos.
Dans une situation où on bosse pour sauver le club et où nous sortons d’un 4 sur 6 contre des clubs jouant la montée en D3, le club décide de se foutre du sportif de cette saison pour parader dans la presse et les réseaux en annonçant du lourd comme ils disent.
Jusqu’à preuve du contraire, Papalino n’est pas un mélange de Guardiola et Raiola en une seule et même personne. Il faut rester correct.
Suite à cela, le mardi 14 mars, j’ai atteint un point de non-retour avec les dirigeants.
À 19h20, soit 10 minutes avant le début d’entraînement, un membre du club est venu dans mon vestiaire pour m’annoncer qu’il devait parler aux joueurs avant la séance. J’ai accepté.
19h30, ce membre du comité sportif, l’entraîneur des gardiens, mon T2 et moi rentrons dans le vestiaire des joueurs.
Il prendra la parole en disant: voilà, je dois parler avec ceux qui restent, les autres vous pouvez sortir." Scène hallucinante.
4 joueurs sortent avec mon T2, l’entraîneur des gardiens et moi. Nous nous retrouvons à 7 à l’extérieur. 8 joueurs resteront à l’intérieur.
Je me retrouve donc le mardi précédent le match capital contre Ougrée avec 4 joueurs sur le terrain. Les autres arriveront 32 minutes plus tard après une réunion assez lunaire visiblement.
Dès cet instant, je savais que je ferai mon maximum pour les joueurs et vaincre Ougrée. Toute mon énergie et mes pensées se sont dirigées vers cet objectif. Et je savais qu’après ce match, je consacrerai du temps pour ma famille que j’ai mis de côté pour réussir une mission que le club a saboté lui-même. J’ai des valeurs et des principes mais mes enfants et ma compagne doivent retrouver celui qui s’est fait avoir par des personnes qui ne partagent pas les mêmes valeurs. En commençant par le respect.
Je quitte donc le club avec un 5 sur 9. Ils sont lancés pour se sauver… J’ai prouvé que j’étais l’homme de la situation malgré les nombreuses péripéties et problèmes à gérer en interne que j’ai vécu en 3 mois.
Les dirigeants de Faimes ne me méritaient pas. Je souhaite le meilleur au club car Faimes a existé sans eux et Faimes existera sans eux.