Le Waremmien Laurent Moor, un coach mental dans la tête des joueurs
Coach mental de quelques stars du ballon rond notamment, le Waremmien distille tous les secrets de la discipline.
Publié le 19-01-2023 à 20h53 - Mis à jour le 19-01-2023 à 20h54
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Dans la famille Moor, on appelle Laurent. Après Matthieu, légende de notre football régional pendant deux décennies, et Damien, coach de futsal très connu, c’est cette fois du Waremmien de 41 ans dont il s’agit. Ne cherchez pas ses performances sur un terrain de sport. Non, son truc à lui, c’est plutôt le coaching mental.
Un art dans lequel ce titulaire d’un master en langues romanes et d’un autre en management acquis à HEC excelle depuis un paquet d’années. Il y a quelques mois, en plus d’une charge de cours à l’HELMO, il a créé la première clinique de la fatigue sise à Liège où il nous reçoit en cette fin de semaine. "Avec une approche pluridisciplinaire qui permet à nos patients de retrouver leur équilibre" dit-il.
Mais à côté de ça, le cadet des Moor s’est aussi spécialisé dans le coaching mental. Une discipline qui a le vent de plus en plus en poupe parmi nos sportifs belges "mais pas encore assez" sourit Laurent Moor. Et qui n’est pas à la portée de tous. "Non, et souvent, la notion de coaching mental est tronquée, assure-t-il. Mais cela suppose de vraies compétences précises… Moi, ma spécialisation, c’est le coaching orienté solutions… "
Avec, évidemment, le sportif au centre de ses préoccupations au quotidien. "Je collabore avec dix sportifs professionnels par an au maximum, assure-t-il. Le plus souvent, ils viennent de sports collectifs et émergent de tous les sports mais ce sont essentiellement des footballeurs et des hockeyeurs que j’ai. Le but est de travailler autour de cinq axes qui sont censés mettre le sportif dans les meilleures conditions: la sérénité, la confiance, la concentration, le relâchement et le plaisir. Oui, quelque part, il y a une recette miracle même si elle n’est pas accessible à tous. Surtout parce que, et peut-être contrairement à ce qu’on pourrait croire, le footballeur, par exemple, intellectualise fort les choses. Il faut donc lui apprendre à lâcher-prise, à se libérer, à accepter de ne pas tout contrôler. Avec une méthode bien précise… "
Une méthode que le coach mental waremmien dissèque en deux points. " D’abord, il faut s’aligner sur le joueur, avance-t-il. En clair, il faut comprendre son univers, quelles sont ses valeurs, ses forces, ses faiblesses et bien comprendre son écosystème: ses parents, sa famille, sa compagne. Je dois savoir qui il est, quel est son ADN. Et en fonction de ça, alors, je me positionne. Le plus important est que le sportif reste cohérent avec ce qu’il est. Il ne faut pas, à mon sens, vouloir changer l’ADN du joueur mais l’ajuster au monde professionnel. Je dois partager les mêmes valeurs que le sportif pour faire un travail efficace… "
L’autre étape, par la suite, est cruciale. "Il faut ensuite lever les obstacles mentaux qui sont présents dans la tête des sportifs, poursuit Laurent Moor. Ils ont des tas de peurs, comme celle de l’échec, de la réussite de l’imposture, du regard du public, etc. Si on ôte ça et si seulement ça se fait, alors, ils pourront donner le meilleur d’eux-mêmes. Souvent, ils veulent tout contrôler. Or, cela n’est pas possible… Les joueurs me disent souvent que j’entre dans leur tête. C’est souvent le signe que quelque chose se met en place. "
Le regard du coach sur le football amateur est d’ailleurs marrant. " Je vois souvent des matchs de foot amateur et je vois un paquet de terribles joueurs, avoue Moor. Et souvent, avec une dose d’approche mentale, ces joueurs pourraient sans doute percer. Le coaching mental est devenu capital, à titre personnel mais aussi collectif. Et le plus tôt possible est le mieux. Moi, j’aime bosser avec des jeunes qui ont entre 17 et 25 ans. Les jeunes sportifs sont souvent en difficulté lors du passage dans le monde professionnel. Les clubs, à l’avenir, vont sans doute investir davantage de ressources pour les guider." Un monde, dont Laurent Moor est un des ambassadeurs, reste manifestement à découvrir pour le sport belge.