Depuydt: « J’ai des nouvelles jambes »
Après le passage de Liège aux mains des Américains, le Hutois fait le point sur une nouvelle dynamique.
Publié le 11-01-2023 à 19h14 - Mis à jour le 11-01-2023 à 19h15
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En décembre, le club de D1 du RSW Liège Basket a été racheté par des investisseurs américains qui ont changé le staff, amené des joueurs et complètement modifié la dynamique d’un club métamorphosé. Au cœur de ces changements, Maxime Depuydt nous a fait part de ses impressions.
Quel bilan tirez-vous de la première partie de saison avec Liège, avant le rachat par les investisseurs américains ?
Il est évidemment mitigé puisque nous étions dans une situation compliquée à tous les niveaux. Sportivement, la qualification en Coupe de Belgique était la seule véritable chose positive à retenir. Il y a évidemment de multiples raisons à cette situation. Il y avait de la qualité dans le noyau, cela s’est vu dans nos matchs gagnés, mais on a aussi vu qu’il manquait beaucoup de choses dans de nombreux domaines.
Le mode de fonctionnement du club était aussi très particulier et sans doute difficile à vivre.
J’ai déjà pas mal roulé ma bosse au haut niveau et jamais je n’avais vécu une situation comme celle que nous avons dû vivre. Nous avions officiellement des contrats de joueurs professionnels, mais on devait presque fonctionner comme des amateurs ! Pour sauver la vie du club, tout le monde faisait plus que ce qu’il n’aurait fait dans un club normal. Les dirigeants avaient une masse de travail énorme. Les coachs devaient gérer énormément de paramètres extérieurs au basket. Comme joueurs, nous avions d’autres soucis que le simple fait de devoir jouer. On s’entraînait à Waremme, on s’est vu délocalisé à Huy. Nous n’avions pas réellement de « maison ». Tout le monde a fait ce qu’il pouvait pour que Liège puisse vivre en D1 mais cela ne pouvait plus durer.
Précisément, comment avez-vous appris et vécu ce rachat qui change complètement la dynamique du club ?
Les choses ont été claires dès le début de la saison. Pour espérer la finir financièrement, le club avait trois solutions envisageables. Celle du rachat est celle qui a abouti. On a rapidement appris l’information, dès le mois de décembre. Après notre qualification en coupe de Belgique, le manager est descendu dans les vestiaires pour nous annoncer la nouvelle. Le lendemain, nous prenions connaissance des changements avec, directement, le changement du staff sportif. Tout a changé brutalement mais, de jour en jour, on voit le professionnalisme s’instaurer dans les différents aspects de la gestion du club. L’encadrement, l’aspect médical puis, bien évidemment, le retour complet au Country Hall qui changement complètement la donne. Nous sommes tous tristes de ce qui est arrivé à Lionel Bosco mais la nouvelle dynamique en place est une opportunité exceptionnelle pour nous.
Quand on est joueur professionnel, comment vit-on l’arrivée de tant de nouveaux joueurs dans un groupe ?
Cela fait partie du métier, nous le savons tous. Maintenant, c’est vrai que ce sont d’énormes changements. Sportivement, cela redistribue complètement les cartes. Par contre, humainement, tout s’est fait naturellement car les joueurs qui sont arrivés ont une superbe mentalité. Elle est identique à celle qui était la nôtre et nous nous sommes directement entendus sur et en dehors du terrain.
Un nouveau staff, des nouveaux joueurs et des ambitions… complètement revues aussi.
Clairement. Les ambitions sont énormes ! Nous tentions de gagner quelques matchs et, désormais, le but est clair: on veut tout gagner ! C’est le mot d’ordre mais aussi la dynamique du groupe. On l’a vu lors de ce premier match contre Ostende, le multiple champion en titre. Les nouveaux joueurs n’étaient nullement intimidés par cet adversaire, ils ont de l’expérience dans des compétitions bien plus prestigieuses et ils étaient prêts pour le combat. Malgré notre équipe en cours de formation, on a remporté ce match et c’est la preuve que nous pouvons revendiquer énormément de choses.
Et individuellement, comme vous sentez-vous ?
C’est paradoxal mais je ne me suis plus senti aussi bien depuis longtemps ! J’ai retrouvé des jambes ! Tout vient de l’émulation qui règne désormais au sein du groupe car je ne suis pas le seul dans le cas. Nous sommes désormais 13 professionnels à nous battre pour avoir du temps de jeu, il n’y a plus de "jeunes" face à nous ! Nous sommes tous des compétiteurs, nous voulons tous jouer et cela se gagne à l’entraînement. Je n’ai jamais vécu une telle intensité lors des entraînements. Dans les discours, on entend souvent: "Soyez dur à l’entraînement, ce sera facile en match". Mais on le vit rarement. Désormais, c’est vrai. L’intensité lors de chaque séance de travail est tellement forte que, même contre Ostende, rien ne semblait compliqué.
Qu’espérer pour vous en 2023 ?
Évidemment que cette dynamique continue. Nous avons une superbe opportunité à saisir en Coupe de Belgique. Cela doit être notre priorité. En championnat, on veut tout gagner pour tenter d’atteindre les playoffs et la Golden league. Après, tout sera possible.