Mérites sportifs 2022 - Sportive de l'année : Une année historique pour Sarah Bovy
La Nandrinoise a marqué le sport automobile de son empreinte avec plusieurs performances historiques.
Publié le 31-12-2022 à 06h00
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Quand on devient la première femme de l’histoire du WEC à décrocher une pole position, évidemment, ça marque. Et cette performance unique, Sarah Bovy l’a réalisée au volant de sa Ferrari. Récompensée il y a de ça une semaine par le RACB pour son exceptionnelle année 2022, la Nandrinoise a marqué le sport automobile de son empreinte et que ce soit du côté des internautes ou de nos journalistes, ces performances ont été largement soulignées face, pourtant, à des concurrentes qui ne déméritaient pas.
Sarah, félicitations, après une deuxième place lors de l’édition 2021, vous voilà sacrée sportive de l’année. Quelle est votre première réaction suite à cette élection ?
C’est génial ! J’ai vu à plusieurs reprises passer des appels de votes mais j’ai préféré regarder ça de loin (sourire).
Peut-on dire que cette année 2022 est la meilleure de votre carrière ?
Je pense qu’effectivement, on peut le dire sans trop d’hésitation. J’ai reçu un support énorme via les réseaux sociaux et les médias. Et franchement, c’est plaisant car ça se manifeste dans des moments moins chouettes de la saison. Quand on est habituée à voyager toutes les semaines et que d’un coup, le championnat est terminé et que l’on se retrouve chez soi, c’est particulier. Donc ce trophée et celui du RACB rendent les choses beaucoup plus agréables à vivre.
En juillet, vous rentrez dans l’histoire en devenant, avec les Iron Dames, le premier équipage féminin à décrocher une pole en WEC World Endurance Championship. Qu’est-ce – que cela vous laisse comme souvenir ?
La pole à Monza est la plus spéciale pour moi car elle n’a vraiment pas été facile à aller chercher. Après, il y a eu plusieurs autres poles mais celle qu’on est allé chercher en équipe est d’autant plus gratifiante car ça reste une moyenne des trois chronos et, donc, c’est encore plus compliqué à obtenir.
Est-ce que cette pole à Monza a changé quelque chose pour vous ?
J’ai ressenti un effet dans le paddock. Quand on réalise une pole, on se retrouve dans une salle entre tous les polemans et polewomans (sourire). Et à partir de ce moment-là, on découvre des pilotes qu’on ne croise jamais. J’ai l’impression qu’à partir de ce moment-là, on a commencé à ouvrir les yeux sur l’équipage et il y a eu une belle reconnaissance par la suite, ce qui est toujours très agréable.
Quel a été votre premier sentiment au moment où vous avez compris que vous aviez décroché la pole ?
Un soulagement incroyable avant tout ! Car il faut savoir que je réalisais, jusque-là, une très mauvaise qualification avec le sixième temps. En Italie, avec la marque Ferrari, mon ingénieur m’avait bien fait comprendre qu’il ne servait à rien que je rentre dans le box avec un résultat pareil (rires). J’avais déjà bien tapé dans les pneus donc je savais que mon dernier tour allait être compliqué. Après, dans la carrière d’un sportif ou une sportive, il y a parfois un tour qu’on n’explique pas. À l’issue de celui-ci, je me rends bien compte qu’il était meilleur, mais j’ai ressenti un soulagement et une joie incroyable au moment où mon ingénieur m’annonce la première place. Et à partir de ce moment-là, tout s’est accéléré et je n’ai même pas pu rentrer au box (rires).
Sportivement, avez-vous encore un rêve ? Une victoire en WEC ?
Si je veux rester objective, j’espère faire un podium aux 24h du Mans. Une victoire ? Je préfère ne pas en parler pour ne pas me porter la poisse (rires). On sent que c’est possible, nous avons remporté les 24h de Spa, mais Le Mans, ça reste une course à part, toujours très compliquée.
La saison prochaine se déroulera au volant d’une Lamborghini, vous êtes satisfaite de cela ?
En réalité, je travaille avec ce constructeur depuis six ans déjà, donc je connais bien la marque. Mais en roulant aussi pour Ferrari, ça pouvait poser des soucis car je roulais en réalité pour les deux grosses écuries italiennes. Ma vie va peut-être devenir un peu plus facile maintenant. J’ai été honorée de rouler pour Ferrari mais je suis impatiente d’être 100% concentrées sur Lamborghini.
Enfin, que diriez-vous aux plus jeunes dames qui ont envie de marcher, enfin rouler, dans vos traces ?
Le message que je fais régulièrement passer est qu’il faut s’accrocher dans ce milieu et travailler. Le talent ne fait pas tout, il faut être prête à accepter ce que l’on nous donne et optimiser tout cela. Il est important de persévérer car ce n’est pas un milieu de bisounours.