Graham Arnold a vu pas mal de régionaux
L’actuel coach de l’Australie, qui a qualifié son pays pour les 8es de finale, a bien connu plusieurs régionaux.
- Publié le 01-12-2022 à 21h24
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Le très loin peut parfois être très près. C’est un peu l’histoire de Graham Arnold. Star du RFC Liège et de Charleroi dans les années 90, l’ex-avant est aujourd’hui l’entraîneur à succès de l’Australie en Coupe du monde. Un coach qui, pour la première fois de son histoire, a envoyé son pays en 8e de finale du tournoi. À la tête des Aussies depuis 2018, Arnold a croisé, et c’est marrant, pas mal de gars de notre arrondissement huy-waremmien. Des gars qui l’ont connu alors qu’il était un "modeste" avant de D1 belge.
En tout, près d’une petite dizaine de gars de chez nous l’ont ainsi cotoyé sur les deux saisons qu’il a passées au RFC Liège, plantant au passage 23 buts en 60 rencontres. Il a évolué, entre autres, avec l’Orétois Jean-François De Sart, le Remicourtois Éric Deflandre, le Hodeigeois Fred Waseige et bien d’autres encore.
Parmi eux, il y avait aussi l’ex-T1 faimois Luc Ernes, le Berlozien Didier Quain, ex-mentor de Hannut, le Tinlotois Vincent Machiels, ex-coach de Fraiture Sp., et le Wanzois Manu Godfroid qu’on ne présente plus. Alors que l’actu d’Arnold est au sommet, on a donné la parole à ces quatre coéquipiers précités. Avec deux questions en filigrane: qui était Graham Arnold comme joueur à l’époque ? Son succès actuel à la tête de l’Australie vous étonne-t-il ? Réponses et anecdotes croustillantes.
Luc Ernes: « J’étais son meilleur ami »
Des quatre larrons sondés, c’est sans doute l’ex-T1 régional à succès Luc Ernes qui a le mieux connu Graham Arnold. Sur le terrain, les deux hommes s’entendaient comme larrons en foire. "Pigeon" adreessait en effet des caviars à l’Australien dont le jeu de tête faisait souvent mouche. "Mais en dehors, on s’entendait super bien aussi, assure Luc Ernes. On sortait souvent boire notre verre après les matchs à l’ancienne boîte le Real. Et je peux vous garantir qu’on rigolait bien. Et on se parlait bien mieux avec une petite bière à la main… "
Dans une langue bien à eux deux. "Bah, je ne parlais pas l’anglais et lui le français, rigole Luc Ernes. Donc, on se parlait sans cesse dans un mélange d’anglais et de néerlandais. Et on se parlait des heures ainsi (rires), même au téléphone. Sa phrase préférée, c’était: ‘Come on, Luc, Pils’pour aller boire une bonne bière. Il y a quelques années, il m’a rappelé sur mon téléphone fixe. C’est ma feue grand-mère qui a répondu car je n’étais pas là. Elle n’avait pas compris qui c’était. Il a dit qu’il rappellerait à une telle heure. Et il a rappelé exactement à l’heure dite. J’ai répondu mais je n’ai pas reconnu qui c’était. J’ai alors raccroché. Je pensais que c’était un vieux Flamand pour un pigeon. Il a rappelé une nouvelle fois et, alors, j’ai compris qui c’était. Mais notre langue à nous avait un peu pris les poussières. Donc, on n’a pas su se parler longtemps (rires). C’est dommage car je l’aimais bien. À Liège, je pense que j’étais son meilleur ami."
"Pas un grand technicien mais déjà un gars rigoureux, bosseur, qui respectait les consignes du coach à la lettre ", Graham Arnold mettait aussi de l’ambiance. "J’ai déjà eu des fous rires dingues avec lui, dit encore Luc Ernes. Mais, le reste, désolé, je ne peux pas le raconter (rires)."
Didier Quain: « Un Éric Gerets »
L’ancien médian du RFC Liège Didier Quain était lui aussi très proche de Graham Arnold. "À un tel point qu’au moment de retourner en Australie, il m’a proposé de l’accompagner, se souvient le Berlozien aujourd’hui âgé de 62 ans. J’avais 35 ans, j’étais en fin de carrière, j’avais mon magasin et une famille. Je ne pouvais pas tout quitter comme ça… "
Et sinon ? "Sinon, comme joueur, c’était un gars qui jouait sur son physique, un grand avant puissant bon de la tête, pas très technique, se souvient encore Quain. C’était un gars toujours disponible collectivement et qui se battait comme un fou. Je ne suis pas étonné du tout qu’il se soit imposé comme coach. C’est un peu un Éric Gerets australien qui faisait passer sa grinta dans son groupe. C’est marrant d’ailleurs car c’était notre coach à l’époque, Éric Gerets. Je pense que Graham a beaucoup appris depuis des différents coachs qu’il a eus, dont un Van Gaal. Il était ambitieux et dans le vestiaire, il n’acceptait pas qu’on lâche le morceau. Il savait allier décompression et sérieux. "
Machiels: « C’était un meneur »
Vincent Machiels était de la même époque, celle où Liège faisait peur à toute la Belgique. Selon le défenseur aujourd’hui âgé de 57 ans, Arnold était déjà un meneur. "Il savait parler au groupe et quand il l’ouvrait, même dans son anglais d’Australien, on se taisait, se souvient l’ex-Trudonnaire. Je ne suis pas étonné de ce qui lui arrive. À l’époque, il savait rire, même parfois malgré lui. Ainsi, la première semaine où je l’ai connu, on était en stage aux Pays-Bas avec Liège. Il était un peu blessé et suivait de la rééducation en vélo. Il a pris goût à ça à tel point qu’on l’a retrouvé sur une autoroute parce qu’il s’était perdu. On avait dû aller le chercher en voiture. On était hilare. "
Godfroid: « Il savait ce qu’il faisait »
Entre le jeune Manu Godfroid qui commençait à peu de choses près dans le foot professionnel et Graham Arnold en fin de carrière, il y a, ces deux saisons-là, un écart d’âge. "Qui ne permettait pas d’être amis totalement ", se souvient l’égélant ex-médian qui habite toujours à Bas-Oha. Mais les souvenirs sont là. "Je sais qu’il arrivait souvent avec des bobos à l’entraînement, rigole Godfroid. Mais c’était un peu tout ou rien en match: soit il marquait des buts de fou, soit il ratait des goals faciles. Il était aussi assez impressionnant de la tête. Mais sa réussite actuelle ne m’étonne pas du tout. Il était assez orienté tactique et savait parler à un groupe. C’était un meneur qui râlait quand il perdait. Il savait où il allait…"