En 2011, Debra battait la Croatie avec les U17 belges
Si les Diables Rouges veulent se qualifier ce jeudi, ils n’auront qu’à imiter les U17 de Debra, Origi et Dendoncker en 2011.
Publié le 30-11-2022 à 00h21 - Mis à jour le 01-12-2022 à 08h18
Alors que le pessimisme semble au paroxysme à quelques heures du match crucial de nos Diables Rouges en Coupe du monde, toute source d’espoir doit être prise au sérieux. Alors quoi de mieux qu’un brin de nostalgie pour réconforter les cœurs des suiveurs.
Ce n’est pas Matt Debra qui vous dira le contraire. En 2011, alors qu’ils n’avaient d’autre choix que de gagner contre la Croatie pour espérer une qualification à l’Euro 2012, lui et les siens étaient parvenus à se transcender. "Cela reste de très beaux souvenirs, abonde d’emblée le Verlainois. Pour être honnête, je ne me remémore pas grand-chose de ce match si ce n’est qu’on devait gagner. On l’avait d’ailleurs fait en s’imposant 3-4" Une victoire qui offrait la première place du groupe de qualification et ainsi l’accession à la phase suivante ou Debra, blessé, ne se rendra finalement pas. "Je me souviens que nous avions affronté une belle équipe croate. Cette phase de qualification se déroulait chez eux. Nous avions passé plusieurs jours là-bas mais je peux vous assurer que nous pensions uniquement football" sourit l’ancien Verviétois au moment d’évoquer l’ambiance et la vie sur place.
Une certaine forme de concentration qui se répercutait donc sur les résultats tant les U17 de l’époque semblaient solides. Difficile donc d’expliquer que de l’épopée croate, seul Leander Dendoncker est aujourd’hui au Qatar. "Je trouve que ça résume assez bien le monde du football. Pour percer, il faut de la chance mais également réaliser les bons choix. C’est la loi du sport " pointe, sans amertume, le défenseur.
Et justement, lui, comment s’est-il éloigné des radars nationaux ? Par manque de chance ou en réalisant les mauvais choix ? "Un peu des deux (rires). Déjà j’avais un pacte avec mes parents. Je devais absolument finir mes secondaires avant de m’engager dans un projet footballistique. J’ai donc refusé plusieurs projets notamment à l’étranger. Puis quand je suis sorti de l’école, j’avais moins de possibilités et j’ai donc choisi les études supérieures " détaillait Debra.
La fin d’une aventure où l’arrière central aura fait beaucoup de connaissances sans pourtant garder de nombreux amis. "J’ai évolué avec certains au Standard de mon enfance jusqu’à l’âge adulte, ça reste de beaux souvenirs. Mais comme partout on s’éloigne" conclut Matt Debra.
Dire qu’avec un peu de chance et des choix différents, il aurait pu être une solution de plus parmi les Vertonghen, Alderwereild et autres Debast. Et ainsi montrer le chemin vers la victoire face à la Croatie.
Debra: «Dendoncker était solide, Origi en avance physiquement»
Si le défenseur ne se souvient plus réellement de la physionomie du match, impossible pour lui d’oublier un groupe avec lequel il aura vécu quelques moments inoubliables. "Je me rappelle surtout que nous étions beaucoup à venir du Standard à l’époque" explique Matt Debra avant d’analyser les forces en présence.
Lucas Pirard, gardien de but: "C’était vraiment un des meilleurs portiers belges. À l’époque j’aurais misé sur lui pour l’avenir. "
Ali Yasar, latéral gauche : "Un très bon gaucher assez technique. Il était parti à Roda après le Standard."
Corentin Fiore, défenseur central : "Je m’entends encore vraiment bien avec lui. Je l’ai d’ailleurs affronté l’année passée vu qu’il évolue à la RAAL. C’est un joueur simple et très efficace."
Benjamin Van Den Ackerveken, défenseur central : "Solide également. En club ou en sélection le duo défensif se jouait souvent entre lui, Corentin et moi. "
Sébastien Locigno, latéral droit : "Il conclut une défense entièrement liégeoise à l’époque. Il était très rapide."
Pieter Gerkens, milieu gauche: "J’avais une très bonne relation avec lui. Il était talentueux, je ne suis pas étonné qu’il ait percé dans le monde pro."
Siebe Schrijvers, milieu axial : "Il était un an plus jeune mais jouait avec nous, ça en dit long sur ce talent."
Leander Dendoncker, milieu axial : "C’était déjà un solide roc défensif. Un leader? Non pas vraiment, il était plutôt discret et posé."
Deni Milosevic, milieu droit : "Il a fait son trou en Turquie je pense. Il avait des qualités semblables à celle de son père, Cvijan."
Erivelton Paulo Da Silva, attaquant : "Un chouette gars qui en plus marquait assez facilement. "
Tuur Dierckx, attaquant: "Lui, je ne m’en souviens pas beaucoup. Un pur produit de l’école de formation brugeoise il me semble. "
Divock Origi, remplaçant : "Il était en avance physiquement. D’ailleurs, il a été envoyé dans la catégorie au-dessus l’année suivante. "
Et les Croates? "Je dirais qu’ils doivent être deux ou trois à jouer pour la Croatie au Qatar mais sinon je ne m’en souviens pas. " Espérons donc que les Diables Rouges n’aient pas non plus à se souvenir de Livakovic, Pasalic et Ivusic.
"Pas le choix, il faut gagner"
Impossible de prendre congé de Matt Debra sans évoquer la situation actuelle de notre équipe nationale. "Je pense qu’on savait que ce serait compliqué en arrivant au Qatar. C’est la fin d’un cycle mais des jeunes attendent derrière " positivait le défenseur.
Avant ça, il faudra tenter de sortir en beauté de cette période presque dorée, qui nous aura néanmoins fait vibrer durant des années. "C’est dommage de ne pas avoir gagné un Euro ou même la Coupe du monde quand nous avons éliminé le Brésil. Face à la Croatie, pas le choix, il faut gagner. " Et alors, un petit 4-3 comme à l’époque? "Je vais plutôt dire 2-1 pour la Belgique " concluait Matt Debra.