«Pas gêné par mon handicap»
Depuis sa naissance, Guillaume Lejeune n’a qu’une main. Ce qui ne l’empêche pas de jouer au basket sous les couleurs de Hamoir.
Publié le 22-06-2022 à 06h00
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C’est par des amis que Guillaume Lejeune est arrivé au basket à l’âge de 8 ans. " Je jouais dans la cour de mon école avec des amis et j’ai eu envie de me lancer dans ce sport. J’ai demandé à ma professeure de sport qui a tenté de me dissuader et de m’orienter vers un sport ne demandant pas autant de dextérité . De même, je me souviens aussi que mes parents ont aussi tenté de me dissuader, de peur que mon handicap ne vienne rapidement me bloquer dans ma progression, la pratique du basket ainsi que dans mes interactions. Mais mon choix était fait ."
Dans un premier temps, le jeune homme de 25 ans n’a pas pris conscience de la difficulté qui pouvait alors se présenter, lui qui est né avec une seule main. " C’est vrai que mon handicap aurait pu être moins marquant ou impactant que dans le basket mais j’ai été pris de passion pour ce sport. J’ai joué au club de Sprimont jusqu’à mes 19 ans avant de venir avec mes amis à Hamoir où je joue maintenant en P3 . J’ai eu la chance d’être dans une structure qui m’a toujours intégré et permis de pratiquer mon sport comme les autres. "
Et dans le jeu, Guillaume tient sa place, alimentant régulièrement le marquoir. " Il est clair que ma force, c’est plus le shoot que le 1 contre 1 car j’y suis évidemment plus prévisible. Maintenant, avec l’aide de mes coéquipiers, on arrive à me créer des espaces pour que je puisse avoir des options de tir alors que cela ne change rien fondamentalement dans le jeu. Je sais que, pour mes adversaires, les premières minutes sont peut-être impressionnantes mais, au final, on joue tous au basket . Je n’ai jamais eu de problème ou de remarque concernant mon handicap. "
Épanoui dans son club, Guillaume y évoluera encore la saison prochaine. " On a tenté de recruter quelques joueurs pour densifier le noyau mais ça n’a pas encore fonctionné. En débutant la dernière saison, on a eu l’impression de pouvoir faire de belles choses mais les blessures et les absences ont fait que nous n’avons gagné que six matchs, les cruciaux contre les adversaires directs. On espère faire mieux avec un groupe qui se connaît. "
Et à l’image du joueur de Hamoir, on peut aussi voir, de manière de plus en plus régulière, des joueurs américains souffrant du même handicap réussir de prouesses sur les réseaux sociaux. " J’aime évidemment voir ces athlètes dans les highlights suite à certaines actions très spectaculaires (NDLR: maniement de balle, dunks et tirs). C’est la preuve que la passion prime. Bon, je suis moins explosif que ces personnes donc je ne vais pas dunker mais je peux contribuer autrement à aider mes coéquipiers ", souriait encore Guillaume Lejeune, qui retrouvera les parquets d’ici quelques semaines pour son plus grand plaisir.