Après 70 ans, « L’Île des enfants », à Saint-Georges, fermera en juin
L’Île des enfants à Stockay, c’est bientôt fini. Retour avec Jean Lambert sur une belle histoire de famille qui a duré plus de 70 ans.
Publié le 08-02-2023 à 07h00
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Gamin, Tommy venait y chercher des billes. Sa maman, du matériel de puériculture. Et lui, désormais jeune papa, vient y clôturer la liste de naissance pour son bébé à venir. "L’île des enfants" à Stockay, c’est une histoire de famille qui a traversé les générations. "On l’a toujours connu", disent les Saint-Georgiens.
Tout a commencé en 1947 et se terminera en juin. Jean Lambert, le propriétaire, se souvient des débuts. C’est son père, Jules Lambert, et sa mère, Isabelle Riga, qui ont fait de ce lieu un espace consacré à l’enfance. Dans un premier temps, le magasin s’appelait "La maison de Jules Lambert-Riga". On y trouvait des chambres et des jouets en bois. Le père de Jean, ébéniste, réalisait tout dans son atelier au fond du jardin. Il faut imaginer le petit cheval en bois manipulé par Jules qui transitait dans la boutique à quelques mètres de là.
L’année 1952 marque déjà un tournant avec l’arrivée des grands landaus et poussettes des fabricants belges Souplex et Jorck. Répondant à la demande de la clientèle, le magasin s’est ensuite davantage spécialisé dans le jouet. "Papa est allé travailler à Liège, il a arrêté son atelier d’ébénisterie. Maman a continué à tenir le magasin" détaille Jean Lambert.
Après l’expo 58 et l’arrivée des nouvelles technologies et matières – dont le vinyle avec les poupées Unica –, le marché du jouet s’est fort développé au magasin jusque fin des années 60 et 70.
En 1979, Jean Lambert reprend le commerce avec son épouse Georgette Henrotte. L’enseigne change de nom et devient, suite à un sondage auprès de la clientèle, "L’Île des enfants". On y trouve davantage de jouets pour enfants mais aussi pour les adultes, avec entre autres des trains de la marque Märklin.
Professionnel dans le spectacle avec la création de pièces de théâtre pour enfants, Jean laissera à Georgette la tenue du magasin et la relation avec la clientèle.
Nouveau tournant ensuite avec l’arrivée sur le marché des chaînes de magasins de jouets comme Broze et Maxi Toys. "On s’est alors spécialisé dans les listes de naissance qui prenaient de plus de plus de place dans la société. On a tenu jusque maintenant. En juin, on fermera mais on poursuit la réflexion. Il y a cet îlot, que pourrait-il s’y passer ?"