Le centre culturel de Saint-Georges n’est plus reconnu et sans subvention pendant 6 mois
Le centre culturel saint-georgien vient de voir sa reconnaissance suspendue pour 6 mois. Cela veut aussi dire qu’il ne sera pas subventionné. Mais le personnel reste motivé.
Publié le 20-01-2023 à 07h00
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L’annonce de la ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles Bénédicte Linard de suspendre la reconnaissance du centre culturel (et la subvention qui va avec) n’a surpris personne à Saint-Georges. C’est que la situation du centre culturel a été compliquée ces dernières années et que la nouvelle équipe, malgré le travail abattu depuis novembre 2021, n’a pas encore pu répondre à tous les critères exigés par la FWB. Premier point d’achoppement: la direction. Le directeur, en congé maladie longue durée, n’a pas voulu d’un départ anticipé ou d’un licenciement (réclamé par l’inspection de la FWB). Or, son poste doit être occupé. La FWB ayant refusé que le centre culturel en engage un faisant fonction (puisqu’officiellement, il y en a un en place), celui-ci a contourné le décret en embauchant un coordinateur, Thomas Brugmans, en octobre 2021. "Il fallait un capitaine sur le bateau", assure ce dernier. D’autant plus que le bateau coulait: une programmation des plus "light" (et presque plus que du jazz) et de moins en moins de public et d’interactions avec la population.
La ministre avait donné deux ans de probation au centre culturel pour se remettre à flot. Au 31 décembre, à l’issue de ce délai, son service d’inspection a remis un avis négatif: s’il notait les efforts consentis par l’équipe et le conseil d’administration pour coller au mieux aux obligations du décret, il ne pouvait que constater que les objectifs fixés n’étaient pas encore atteints. Comme il n’y avait plus moyen légal de prolonger cette période de probation, la ministre n’a eu d’autre choix que de suspendre la décision de reconnaissance du centre culturel. Mais, notant la nouvelle dynamique en place, elle lui a donné une ultime chance de se mettre en règle d’ici le 30 juin. Par contre, d’ici là, sans reconnaissance officielle, plus question de lui verser de subvention (pour payer les 7 employés, certains spectacles, les charges de fonctionnement…). "Heureusement, comme nos finances sont saines, on devrait pouvoir tenir ces 6 mois", rassure Céline Servais, présidente du centre culturel. À voir aussi prochainement comment la Commune, qui dote annuellement l’institution, va se positionner (lire ci-contre).
Pour le coordinateur, l’avis négatif de la ministre, "cohérent par rapport à ce qu’on nous demande", n’est pas une fatalité. "On s’y attendait. Elle a fait tout ce qu’elle pouvait légalement faire. Et si elle n’y croyait plus du tout, elle ne nous aurait pas octroyé ce délai: si elle le fait, c’est qu’elle sait que c’est réalisable." Du coup, l’équipe voit même là "une opportunité, de mettre en place un programme approprié, plus proche des citoyens, qui nous ressemble et répond à leurs attentes. On a cru naïvement que les gens allaient venir à nous d’eux-mêmes mais on s’est vite rendu compte que non, qu’il fallait vraiment aller les chercher. Faire bouger les Saint-Georgiens, c’est extrêmement compliqué, aussi à cause de la mauvaise réputation de ces dernières années du centre culturel. Mais on veut tirer un trait sur le passé et relever ce nouveau défi."
L’équipe va donc mettre le prochain semestre à profit pour sonder la population quant à ses attentes, dégager un enjeu sur le territoire ( "je pense par exemple à la mobilité, un vrai souci parce que la commune est vaste") et imaginer tout un projet autour de ça. "On a des soutiens parmi la population, des parents dont les enfants fréquentent nos ateliers et nos stages, d’autres centres culturels. On sait qu’on est important pour les écoles, la maison de repos, la MJ ou Le Mistral…"
Le centre culturel saint-georgien s’apprête en tout cas à vivre les 6 mois peut-être les plus intenses de son existence. Il sera accompagné par l’inspection de la FWB, qui vérifiera que les objectifs sont rencontrés. Dans le but de retrouver sa reconnaissance. Et si le rapport est positif dans 6 mois, il récupérera même sa subvention du premier semestre. S’il devait être négatif, par contre, l’institution en tant que telle s’effondrerait. Ce serait alors à la Commune d’imaginer une autre façon de proposer de la culture sur son territoire. Mais on n’en est pas encore là. Et tout le monde croit encore en une issue positive.